Crise de l'hôpital : fermée un mois faute de personnel, la maternité de Sarlat se prépare à rouvrir

par V. F Reportage TF1 Erwan Braem et Christophe Brousseau
Publié le 26 avril 2023 à 16h37

Source : JT 20h Semaine

Après le tour de vis sur l'intérim médical entré en vigueur début avril, la maternité de Sarlat en Dordogne avait dû stopper ses accouchements.
Mais grâce à un accord trouvé avec les médecins intérimaires, le service devrait pouvoir rouvrir.

Une maternité vide, des couloirs déserts... depuis le 29 mars, la maternité de Sarlat (Dordogne), qui fonctionnait avec 70% d'obstétriciens en intérim, avaient dû arrêter ses accouchements, mais elle devrait pouvoir rouvrir ses portes dans une semaine, au grand soulagement des sages-femmes. "Pour une maternité, ce qui est très important, c'est qu'on ait justement les trois médecins présents, c'est-à-dire les anesthésistes, le gynécologue et le pédiatre. S'il manque un des trois médecins, une maternité ne peut pas fonctionner", explique Valérie Garrigou, sage-femme coordinatrice, dans le reportage du JT de 13H en tête de cet article. 

Une rémunération intermédiaire

Si la maternité est restée ouverte pour les consultations, les accouchements, eux, ne reprendront qu’au mois de mai, grâce à l’accord trouvé avec les médecins intérimaires. Mais ce n’était pas gagné d’avance. En cause, la loi Rist - dont la députée Renaissance Stéphanie Rist est à l'origine - entrée en vigueur le 3 avril. Elle plafonne désormais le salaire des médecins à 1390 euros bruts par garde de 24 heures. Du coup, les vacataires refusaient de revenir. "On est otage de leur attitude puisque jusqu'à présent, on était dans un marché de l'offre et de la demande avec des concurrences entre établissement. L'objectif de la réforme, c'est effectivement de mettre un holà, de revenir à des niveaux de rémunération qui soit aussi compatible avec les finances des établissements", admet Corinne Mothe, directrice-générale du centre hospitalier Jean Leclaire.

Pour que des intérimaires changent d'avis, il a donc fallu utiliser tous les moyens fournis par la loi, dans une situation d’urgence. Le contrat intermédiaire, proposé par l’ARS, offre une rémunération intermédiaire, à 1600 euros bruts, pour 24 heures. Mais ce contrat, appelé de motif 2, a un autre volet. "Ils sont signés aussi sur des durées plus longues, c'est-à-dire qu'on vise des contrats de six mois. C'est intéressant aussi pour les établissements parce que cela veut dire qu'ils ne vont pas chercher à chaque fois un intérimaire comme n'importe quelle entreprise un jour par-ci, un jour par là. Mais l'objectif, bien sûr, c'est de les fidéliser sur les établissements, parce que le parcours du patient se voit aussi dans la durée", affirme Didier Couteaud, directeur de la délégation départementale de Dordogne, à l’Agence Régionale de Santé (ARS). 

Spécialistes, vacataires et ARS sont pour le moment tombés d'accord. Un pari que semble faire aussi le ministre François Braun, qui "ne doute pas que de nombreux intérimaires reviennent" après quelques semaines de flottement.


V. F Reportage TF1 Erwan Braem et Christophe Brousseau

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