Dans certaines communes, en général les plus petites, les écoles sont très vétustes.Faute de moyens, il est parfois difficile de les rénover, voire de les entretenir.Alors souvent, c’est système D.
Infiltrations, murs écaillés, fenêtres mal isolées, préau à refaire… À Bain-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine), l’école Sainte-Anne est fatiguée. "Pour le préau, on a une évaluation des travaux à 13.000 euros TTC. Comme c’est trop cher, on remplace les plaques petit à petit quand elles cèdent pour gérer le budget de l’école au mieux", explique Laurent Rongier, de l'association de parents d’élèves de l’école.
Pour trouver de l’argent, les parents d’élèves ont lancé une cagnotte. Ils ont besoin de 20.000 euros pour rénover l’école. Ils ont réussi à réunir 24.000 euros provenant de 94 donateurs. Parmi eux, une vingtaine d’entreprises locales ont participé. "On s’aperçoit que les entreprises sont liées aux parents ou aux grands-parents. C’est souvent dans le cercle de l’école", déclare une parent d’élève au cours de la réunion.
Des travaux bénévoles
En France, l’État n’est pas financièrement responsable des écoles maternelles et élémentaires. C’est le rôle des communes. Il existe par conséquent des inégalités fortes d’un endroit à l’autre. À l’école de Saint-Barthélémy (Morbihan), c’est là aussi le système D. Nolwenn, 14 ans, et Donovan, 16 ans, ont travaillé cet été pour retaper l’école communale. Ils touchent quinze euros versés par la mairie par matinée. Ils sont accompagnés par des élus locaux qui viennent, eux, bénévolement. Avec ces travaux bénévoles, la mairie économise plus de 4000 euros. "Pour moi, on n’est pas Versailles. On n’a pas les mêmes moyens que les grosses communes et on n’a pas non plus les agents avec les compétences qu’il faut", déplore la professeure de l’école.
En France, les disparités sont saisissantes. Dans une commune qui profite de beaucoup de rentrées fiscales, on peut dépenser par élève et par année 4500 euros, alors que dans une commune qui n’a presque pas de rentrée fiscale, ce chiffre peut descendre à 250 euros.
Des efforts demandés aux élèves
Et quand il est question de construire ou rénover intégralement une école, comme à Peillac, dans le Morbihan, le casse-tête gagne en puissance. Trouver un terrain, lancer les appels d’offres, l’administratif… Le maire s’est montré patient. "On a quasiment commencé à y penser sérieusement il y a une quinzaine d’années et ça se termine seulement maintenant", explique Philippe Jegou, maire (SE) de Peillac.
Pourtant, les lieux n’ont pas été durs à trouver. L’école est désormais collée à la mairie de l’autre côté du portail. Dans ce territoire rural, il a fallu six mois pour trouver une entreprise alors que le prix des matières premières dans la construction a récemment explosé. "On a eu des augmentations qui étaient de l’ordre d’au moins 30% si ce n’est pas plus, avec l’idée que certaines entreprises rechignaient à répondre parce qu’elles hésitaient à s’engager sur les prix", reprend le maire.
Au total, cette école toute neuve aura coûté plus d’un million d’euros. La mairie est propriétaire des lieux. Alors, pour ne pas abimer le bâtiment, les enfants devront faire des efforts. "Les élèves devront enlever leurs chaussures. On apprend à respecter le matériel, les autres et aussi à se respecter soi-même", explique Yann Busson. Ce professeur a même pensé à installer des balles de tennis au pied des chaises pour les conserver longtemps.
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info