SQUAT - À Toulouse, un octogénaire, Roland, est privé de sa maison par des occupants illégaux alors qu'il souhaitait la vendre afin de rejoindre sa femme en Ehpad. Il raconte sa détresse.
Roland Leutard est désabusé. Depuis plusieurs mois, cet octogénaire ne cesse de vouloir récupérer ni plus ni moins que sa maison, squattée depuis septembre 2020. Une belle bâtisse des faubourgs de Toulouse où l'accueil y est aujourd'hui glacial.
"Partez ! Barre-toi !", peut-on entendre lorsqu'on s'approche d'un peu trop près des lieux. Les occupants se cachent et se barricadent. Cette maison de 1934, c'est toute la vie de Roland, mais il ne peut même plus y entrer. "Il y a tout, et je n'ose pas y aller. Comment ils vont me recevoir?", s'interroge l'octogénaire.
Les squatteurs inexpulsables avant juin 2021
S'il ne vivait plus dans cette maison depuis deux ans, Roland y passait régulièrement pour l'entretenir. C'est le voisinage qui l'a alerté lorsque l'intrusion a eu lieu, mais il était trop tard. "Cela a été signalé par une personne habitant en face qui a vu l'effraction", témoigne un voisin devant notre caméra, "ils ont voulu changer les serrures et se sont installés là. Ils sont 8 ou 9 je crois. Il y avait des chiens au début mais on ne les a plus vu".
Les squatteurs, déjà installés depuis plus de 48 heures, sont inexpulsables d'après la loi. Le 26 octobre 2020, le tribunal d'instance s'est prononcé. Pas d'expulsion avant la fin de la trêve hivernale, le 1er juin 2021.
Le juge leur a donné raison!
Roland Leutard, personne dont le domicile est squattée depuis plusieurs mois
Roland comptait pourtant sur la vente de sa maison pour financer son séjour en Ehpad et rejoindre sa femme qui s'y trouve déjà. Avec la crise sanitaire et désormais cette affaire, les occasions pour retrouver son épouse sont moins nombreuses. Une loi permettant d'accélérer la procédure d'expulsion a été votée en décembre 2020 mais les squatteurs sont toujours sur place.
"Le juge, il a donné raison à eux ! C'est ça que je ne comprends pas !", s'insurge Roland, "Je suis en colère, moi j'ai 88 ans cette maison a tout le temps été à moi et ils rentrent comme chez eux, comme si de rien n'était".
Face à ce statu quo juridique, cet ancien salarié de La Dépêche du Midi a sollicité les médias pour relayer son histoire sur cette maison qu'il a longtemps occupée avec son épouse. Leur fille a depuis été contactée par la préfecture ainsi que par le ministère du Logement qui s'est emparé du dossier.
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