Plus de 1 500 militaires, dont une vingtaine de généraux à la retraite, ont signé une tribune. Sortant de leur réserve habituelle, ils affirment que la France pourrait plonger dans la guerre civile. Le chef d'état-major des armées a décidé de sévir.
36 ans passés dans l'armée et le sentiment que son pays, la France, est au bord du précipice. Le général Emmanuel de Richoufftz, 73 ans, est l'un des signataires de la tribune qui fait aujourd'hui polémique. Intitulée "Lettre à nos gouvernants", elle date du 13 avril dernier. 1 500 militaires l'ont déjà signé, la plupart sont à la retraite. Dans le texte, on y parle de "délitement" du pays, de la menace des islamistes, ou encore des "hordes" venus des banlieues. Ces hauts gradés se défendent de faire de la politique, pourtant, parmi eux, on retrouve un général proche de l'extrême droite, un autre général candidat à la prochaine élection présidentielle, un autre, conseiller régional en Occitanie sous l'étiquette : Rassemblement national. Cet ancien colonel à la retraite en connaît certains et il n'est guère surpris.
Pour le ministère des Armées, ces prises de position sont inacceptables. Les 18 soldats en activités pourraient être mis à pied. Les autres, des officiers en seconde section, ceux qui sont en réserve ou proches de la retraite risquent, eux, la radiation. L'affaire prend désormais une tournure politique. Marine Le Pen soutient les militaires signataires et s'en prend au gouvernement. Jean-Luc Mélenchon, lui, appelle à des sanctions exemplaires. La ministre des Armées a promis des sanctions rapides. Des conseils de discipline seront organisés dans les prochaines semaines.