De premières réquisitions de sites bloqués ont été lancées mercredi par le gouvernement.Le remplissage des camions-citernes prend toutefois encore du temps.À Fos-sur-Mer, les chauffeurs se retrouvent eux aussi à faire la queue pendant des heures, et doivent prendre leur mal en patience.
La file est interminable : plus d’une centaine de camions-citernes se pressaient ce jeudi matin aux abords du dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer, près de Marseille, dans les Bouches-du-Rhône. À leur volant, les chauffeurs doivent depuis des jours s'armer de patience. "J'ai bien quatre heures d'attente avant de charger", déplore l'un d'eux en se penchant par la fenêtre, dans le reportage du 13H de TF1 en tête de cet article. "Ça commence à être fatiguant parce que c'est tous les jours, sur un dépôt ou sur un autre. Ensuite, il faut faire toute la journée derrière", regrette un autre.
Ils n’ont désormais que ce site pour pouvoir charger du carburant, celui voisin de La Mède étant en grève depuis ce jeudi matin. La fatigue se fait sentir, mais la solidarité est bien là. "On essaie de ne pas créer de tensions entre nous, tous les chauffeurs se connaissent quasiment, on essaie d'être positifs", commente l'un d'eux.
La situation semble encore loin de s'améliorer
À Notre-Dame-de-Gravenchon, en Seine-Maritime, des camions-citernes sont aussi ravitaillés au compte-gouttes. Ici, les premières réquisitions de personnel ont eu lieu : quatre salariés au total depuis mercredi. Le redémarrage se déroule dans le calme, mais cela va prendre du temps.
Un délai qui s'explique notamment par la lente remise en route les sites, certains n'ayant pas délivré une seule goutte d'essence ou de gazole depuis une vingtaine de jours. "Ça prendra le temps nécessaire pour redémarrer les installations, c'est-à-dire minimum quinze jours. Ce n'est pas jouer la montre, c'est juste le temps normal pour redémarrer une raffinerie en toute sécurité", mettait déjà en garde mardi soir dans le 20H de TF1 Lionel Arbiol, délégué syndical CGT à Fos-sur-Mer.
D'autant que les syndicats ne semblent pas prêts à relâcher la pression sur les groupes pétroliers, ne cachant pas leur colère quant aux réquisitions. À Donges, en Loire-Atlantique, ils ne sont pas convaincus par la proposition du groupe d'augmenter les salaires de 6% à partir de l'an prochain, ni par l'annonce d'une prime exceptionnelle versée en décembre, équivalent à un mois de salaire. La CGT a décidé de reconduire la grève sur l'ensemble des sites du géant pétrolier engagés dans le mouvement, a indiqué l'un de ses représentants à l'AFP.
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