Cigarettes : ces Français qui traversent la frontière pour acheter leur tabac

TF1 | Reportage Vincent Lamhaut, Gautier Delobette
Publié le 23 septembre 2022 à 18h24, mis à jour le 23 septembre 2022 à 18h37

Source : JT 13h Semaine

Beaucoup de Français n'achètent pas leur cigarette chez le buraliste.
Alors, pour compenser les pertes, ce dernier se doit de diversifier ses services.

Les buralistes se sont dits vendredi "inquiets" de la perspective de voir la fiscalité sur le tabac augmenter dans le cadre du financement de la Sécurité sociale, comme évoqué dans la presse, après deux ans de stabilité. Le gouvernement envisagerait d'indexer sur l'inflation les droits d'accise sur le tabac, ce qui "conduirait à une hausse de 70 centimes environ du prix des paquets de cigarettes", dans le cadre du budget de la Sécurité sociale qui sera examiné lundi en Conseil des ministres. À l'arrivée, un constat s'impose : aujourd'hui, plus d'une cigarette sur trois n'est pas achetée dans un bureau de tabac. Et une question : comment est-ce possible ?

Pour avoir un élément de réponse, il faut se rendre dans une ville frontalière, Le Bizet, un village belge situé en Wallonie picarde dans la province de Hainaut, un eldorado pour les fumeurs français. Ils sont nombreux à venir dans ces immenses magasins. Ici, le paquet de cigarette coûte 6,50 euros, alors que dans l'Hexagone, cela correspond à dix euros. Pour réduire la consommation de tabac, le gouvernement a relevé la fiscalité régulièrement, à partir de 2018, jusqu'à atteindre, en novembre 2020, un prix de 10 euros le paquet de 20 cigarettes. En parallèle et pour pallier le manque à gagner lié à la baisse des ventes de tabac, l'État a accompagné la mutation des buralistes - nouveaux services, vente accrue de produits du vapotage... - avec un plan de 100 millions d'euros de 2018 à 2021.

Un tiers des cigarettes consommées dans la région échappe au marché local

En gros, 90% de la clientèle de ce magasin est française, et les dépenses sont importantes. "Quand les Français se déplacent, ils se déplacent pour beaucoup plus qu'un client résident dans notre village par exemple. On peut aller à 300-400 euros par passage en caisse", explique Mandy Ponchaux, la responsable du magazine "Tabac real & co". De bonnes affaires pour les gérants belges, beaucoup moins de l'autre côté de la frontière. 

Le buraliste français, sollicité dans le sujet en tête de cet article, estime qu'il perd 30% de clients avec un manque à gagner. Selon une étude, un tiers des cigarettes consommées dans la région échappe au marché local. Les achats de l'autre côté de la frontière ne sont pas l'unique raison. Pour le président de la Fédération des buralistes région Nord, Patrick Falewée, "Ce sont des réseaux mafieux, c'est de la contrefaçon ; et là, c'est compliqué parce que les gens, ils achètent ça pour des prix dérisoires". Plus d'informations dans le reportage ci-dessus.


TF1 | Reportage Vincent Lamhaut, Gautier Delobette

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