ÉPIDÉMIE - La pression monte pour obliger tous les soignants à se faire vacciner contre le Covid-19, avec un projet de loi en préparation. Le Sénat va même encore plus loin et veut débattre de l'obligation vaccinale pour tous les adultes de 24 à 59 ans.
Tous les experts s'accordent à dire que seule la vaccination permettra de freiner une possible quatrième vague. À ce jour, 34,1 millions de personnes ont reçu une première dose en France. Un chiffre encore bien trop faible pour espérer une immunité collective. Alors, dans une lettre adressée aux formations politiques et aux associations d'élus, le Premier ministre souhaite que le débat sur l'obligation vaccinale des soignants soit lancé "dans les jours qui viennent".
Le président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale Alain Fischer s'y dit, lui aussi, favorable. "L'obligation est du domaine législatif donc ça prend un peu de temps. Maintenant, c’est au gouvernement de décider", affirmait-il jeudi matin sur RTL. Une source gouvernementale a indiqué jeudi soir, à l'AFP, que l'exécutif préparait un projet de loi qui concernerait les personnels des Ehpad et hôpitaux.
"Il faut inciter, convaincre"
Mais certains sénateurs veulent aller encore plus loin et rendre la vaccination obligatoire pour toute la population, âgée de 24 à 59 ans. Car aujourd'hui, la moitié de cette tranche d'âge n'est pas vaccinée. "Pour gagner les quelques points de vaccination en plus dont on a besoin pour nous protéger, pour atteindre une immunité collective, il ne faut pas hésiter à décider d'une obligation vaccinale. Je crois que c'est dans l'intérêt collectif", explique Bernard Jomier, sénateur PS de Paris et président de la commission Covid-19 du Sénat.
Quant à la Haute autorité de santé, elle avance une autre option, "en fonction de l'évolution du contexte épidémique (...) la réflexion sur l'obligation vaccinale pourrait s'étendre à l'ensemble de la population", indique-t-elle dans un rapport. En revanche, pour le docteur Jacques Battistoni, qui représentent les médecins généralistes, ce ne serait pas une bonne idée. "Je crois qu'aujourd'hui, on est encore dans la phase où il faut inciter, convaincre. On est encore clairement sur la phase de conviction, du dialogue et de l'explication", précise-t-il.
Les médecins auront bientôt à leur disposition la liste des patients non-vaccinés. Ces données sont un outil précieux pour le docteur Hortense Ducouret, généraliste. "Globalement si on devait regarder pour chacun de nos patients, il faudrait qu'on se connecte sur notre site Ameli avec le numéro de sécurité sociale du patient et faire ça pour chacun de nos patients, donc pour 800 ou 1000 patients, c'est impossible, on n'a pas le temps", souligne-t-elle.
Et pour accélérer encore la campagne de vaccination, des centres devraient être également créés cet été sur les plages ou sur les aires d'autoroute.
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