En 2020, des intempéries d'une violence inouïe s'abattaient sur la vallée de Vésubie.Les torrents de boue et de pierres avaient charrié un nombre incalculable de déchets et de débris.Des habitants continuent de les collecter aux abords des rivières.
La Vésubie semble domestiquée après la crue furieuse du 2 octobre 2020, qui a fait 10 morts et 8 disparus. Vues du ciel, les berges semblent propres. Elles ont déjà été nettoyées par des entreprises. Mais au ras du sol, les débris sont encore là. Et contre cet ennemi parfois millimétrique, deux cents bénévoles. Un an et demi après l'inondation, ils restent au chevet de cette rivière de l'arrière-pays niçois.
Il faut avoir l'œil et identifier les concentrations de polystyrène déposées par les flots jusqu'à 14 mètres de hauteur. Ce sont les restes des plaques isolantes des 480 bâtiments gravement endommagés ou emportés. En un an et demi, déjà une centaine de chantiers solidaires et 27 mille heures de travail pour une association approchée par nos équipes. Et il y en a d'autres, parfois très directement impliquées. C'est une école de patience. Par exemple, nos journalistes ont vu les bénévoles retirer une carapace de branchages, puis brosser le sable pour ne pas endommager leur tronçonneuse. Ensuite, ils ont coupé un tronc pour enfin dégager un sac synthétique.
Bombes de peinture, roues de moto, cuve de mazout éventrée... Autant de vestiges de la vie d'avant. Il y a aussi l'enchevêtrement des branches dont l'évacuation nécessite de gros moyens et beaucoup de prudence. Sans oublier le câble téléphonique à épargner lors du grutage des 20 tonnes de bois.