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VIDÉO - Deepfakes : comment repérer les images truquées ?

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Publié le 8 novembre 2021 à 16h16
JT Perso

Source : JT 20h WE

PLUS VRAIES QUE NATURE - Les deepfakes permettent de faire dire n’importe quoi à n’importe qui. À l'approche de l'élection présidentielle, TF1 se penche sur ces évolutions technologiques et leurs dangers.

Connaissez-vous le deepfake, cette technologie qui permet de remplacer le visage d’une personnalité par celui d'une autre ? Un auteur de ce genre de vidéos, qui préfère rester anonyme, témoigne dans l'enquête du 20H de TF1 en tête de cet article. Il prend l’exemple d'une parodie d'un discours d’Emmanuel Macron qu'il a réalisée. "Macron est beaucoup plus bronzé de manière générale que l’acteur de base, donc j’ai dû réduire un peu son bronzage", indique celui qui se fait appeler French Faker.

Pour réaliser un deepfake, il faut donner à un ordinateur une énorme quantité de photos d’un même visage pour lui permettre de l’apprendre. Un programme va ensuite calquer ce visage sur un autre, même lorsque les lèvres ou les yeux bougent. "La technologie est tellement puissante qu’on ne pourra plus distinguer le vrai du faux d'ici à quelques années, voire d'ici à quelques mois", poursuit l’auteur du deepfake du président. 

Comment s'en prémunir ?

Alors, faudra-t-il se méfier de ces trucages lors des prochaines élections ? Peut-on imaginer qu'à la veille d’un scrutin, une fausse vidéo d’un candidat en train de faire un geste obscène puisse lui faire perdre des voix ? Selon certains experts, ce n’est plus à exclure, même si seule une diffusion rapide et massive d’une fausse information pourrait faire basculer une élection. 

"Vous pouvez faire le meilleur deepfake possible, si vous n’avez rien pour diffuser, votre vidéo ne sera vue par personne et le plus important, c’est d’avoir les circuits de diffusion. Ça peut être des puissances étrangères, notamment des pays comme la Russie ou la Chine qui mettent énormément de moyens humains et financiers derrière la diffusion massive de fausses informations", explique Pierre Le Texier, conseiller communication au Parlement européen. 

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Pour éviter ce genre de manipulation, certaines entreprises travaillent déjà sur la détection de ces visages reconstitués. Démonstration dans le reportage de TF1 : une personne est en train de parler, rien d’anormal et pourtant… "Cette vidéo n’existe pas. Elle a été générée par un algorithme et cette scène n’a absolument pas eu lieu", affirme Julien Mardas, dirigeant de l’entreprise Buster, spécialisée dans la détection de fausses informations. À l’œil nu, les imperfections du visage sont invisibles. Mais le logiciel de cette entreprise examine à la loupe les millions de pixels qui composent l’image. "L’algorithme va pouvoir détecter pixel à pixel la probabilité que ce pixel ait été modifié. Par ces analyses-là, on va voir quels sont les composants qui appartiennent au visage ou pas", poursuit Julien Mardas

Mieux vaut donc redoubler à l’approche des élections lorsqu'on tombe sur internet sur des images mettant en scène des candidats. Même une vidéo n’est plus une preuve irréfutable. 


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