ÈRE NUMÉRIQUE – Face au vieillissement de son public traditionnel, ’Église catholique s'empare des nouveaux moyens de communication pour s'adresser à la jeunesse.
YouTube, mais aussi Facebook, Instagram et même TikTok... Plus aucun réseau social n’échappe à la parole divine. L'Église catholique est présente partout, décidée à montrer qu'elle est en train de changer.
Et si prêtre et Youtubeur pourraient paraître antinomiques, pour le frère Paul-Adrien d’Hardemare, ce sont deux missions complémentaires. Ce religieux a ouvert sa chaîne en 2019, "un peu par hasard", pour parler "de mangas, de l’amour de Dieu, et de points de catéchisme un peu précis", explique-t-il dans le reportage de TF1 en tête de cet article.
Si cela se présentait d'abord comme une passion, le succès de ses premières vidéos a interpellé sa hiérarchie. "Mon supérieur m’a dit 'écoute, là, il y a un truc à faire'. Donc on m’a assigné dans ce couvent à Évry, dans ce studio, et ça fait partie maintenant de mes missions officielles", détaille-t-il fièrement.
Désormais suivi par près de 30.000 abonnés, il publie deux vidéos par semaine et attire un public que l’Église a dû mal à captiver. "On vise les 18-35 ans, plutôt masculins. Parce que c’est exactement le public qui ne va pas à la messe", précise le frère Paul-Adrien. Et ce n’est pas le seul religieux à développer sa communauté sur la toile.
Si on n'utilise pas les réseaux sociaux, on est coupé de l’histoire
Père Federico Lombardi
Certains, au sein de l'Église, assurent ainsi que les réseaux sociaux sont devenus une nécessité, alors que le nombre de fidèles diminue d'année en année. "Si on ne les utilise pas, on est coupé de l’histoire", déclare le père Federico Lombardi, qui a géré la communication des trois derniers papes au Vatican. Il affirme néanmoins : "Ça, pour nous, c’est normal, c’est spontané, parce que nous sommes des communicateurs par mission."
Pour autant, ce n'est pas si simple pour tout le monde. Au point que l'institution n'hésite pas à former ses communicants, prêtes comme laïcs. Un rassemblement à Lisieux, dans le Calvados, a ainsi été organisé cette semaine. 250 personnes se sont réunies pour développer leur savoir-faire numérique. "A Paris notamment, on a 106 paroisses, dont les 4/5 sont sur les réseaux sociaux, et le font de mieux en mieux", vante Elisabeth Hu, responsable des réseaux sociaux du diocèse parisien.
L'Église n'échappe cependant pas aux débats sociétaux qui font rage sur les réseaux sociaux, et doit parfois se confronter à des codes qui ne sont pas toujours compatibles avec ses dogmes. Pour autant, quand le propos s’écarte du message officiel, il est assuré qu’il n’y a pas de censure.
Le frère Paul-Adrien, par exemple, dit bénéficier d’une totale liberté. Cela lui arrive cependant de douter. "Suivant la vidéo, qui peut être plus ou moins complexe, je peux aller jusqu’à la montrer à mon supérieur pour savoir s’il est d’accord ou pas", assume-t-il. Le but reste de rassembler. Une recette qui fonctionne, assure-t-il, puisque depuis qu’il officie en ligne, des fidèles auraient été convaincus de revenir sur le chemin de la foi.
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