La France doit revoir sa copie concernant l'offre de soins à domicile jugée trop faible.Le vieillissement de la population entraînera un fort accroissement des besoins en personnels.108.000 places supplémentaires en Ehpad seront nécessaires à horizon 2030.
L'offre de soins à domicile permettant aux personnes âgées de continuer à vivre chez elles reste insuffisante en France, malgré les discours volontaristes des gouvernements successifs, a estimé lundi la Cour des comptes. "Le virage domiciliaire" souvent annoncé par les pouvoirs publics reste "peu abouti", a constaté la Cour des comptes dans un rapport sur les soins à domicile publié lundi.
Depuis 2005, de grands plans nationaux ont "sensiblement" augmenté l'offre de soins permettant le maintien à domicile des personnes âgées, mais elle reste faible. Il existe 2 125 structures de soins à domicile en France, pouvant s'occuper de 126.600 personnes. Cela représente 20 places pour 1 000 personnes âgées de 75 ans et plus, contre 102 places en Ehpad, selon la Cour des comptes.
Cette offre de places devra s'adapter pour "répondre au choc démographique lié au vieillissement de la population", tout en tenant compte des coûts publics respectifs des différentes modalités de soins, a relevé l'institution de la rue Cambon.
En conservant les pratiques actuelles, environ 108.000 places supplémentaires en Ehpad seront nécessaires à horizon 2030, selon une estimation de la Drees (direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques). Il faudrait créer en parallèle 25.000 places en services de soins infirmiers à domicile, a estimé la Cour des comptes.
Un besoin en personnels à venir
Le vieillissement de la population entraînera également un fort accroissement des besoins en personnels pour les services de soins à domicile et les services d'aides à domicile. Il faudrait recruter environ 82.000 équivalents temps plein d'ici à 2030, alors que ces métiers souffrent d'un "manque d'attractivité" lié à la "pénibilité au travail", pointe la Cour des comptes.
Par ailleurs, le choc démographique ne sera "pas homogène" sur l'ensemble du territoire, ce qui plaide pour "une programmation et une régulation fines, au moins au niveau des départements", selon l'institution.
Elle recommande de développer des outils pour mieux connaître les besoins et les coûts liés aux soins.
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