Il se mettent en marche, de l'Italie à l'Angleterre, contre le blocage des frontières et le délit de solidarité

Publié le 30 avril 2018 à 22h39
Il se mettent en marche, de l'Italie à l'Angleterre, contre le blocage des frontières et le délit de solidarité

Source : AFP

SOLIDARITE - Une soixantaine de "marcheurs", rassemblés lundi à Vintimille (Italie), près de la frontière franco-italienne, à l’appel de l’association calaisienne L'Auberge des Migrants, ont pris le départ d’une marche de solidarité avec les migrants qui doit les mener jusqu’à Londres le 8 juillet.

De Vintimille, à la frontière italienne, à Londres. A pied. Sacré bout de chemin. C’est pourtant le périple qu’ont entrepris une soixantaine de personnes, ce lundi.

Cette marche "citoyenne et solidaire" de quelque 1.400 km comporte soixante étapes tout au long desquelles des volontaires sont appelés à se relayer pour relier symboliquement Vintimille où les migrants sont bloqués, jusqu’à Calais, d'où ils cherchent à gagner la Grande-Bretagne.

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Défendre la solidarité avec les migrants

Plusieurs objectifs à ce mouvement, impulsée par l’association l’Auberge des migrants, qui peuvent être résumés en deux phrases : "Laissez-les passer", et "accueillons-les !" Les marcheurs militent en effet pour la liberté de circulation et d’établissement des migrants en Europe et en France, et pour la solidarité avec les migrants. Ils demandent notamment la fin du "délit de solidarité", qui punit associations ou citoyens qui leur viennent en aide.  

La Marche part de Vintimille ce lundi 30 avril  et se termine à Londres le 8 juillet. Elle comporte 60 étapes, et passe notamment par Nice, Marseille, Lyon, Dijon, Paris et Lille. Chaque étape devrait se dérouler suivant le même plan : départ vers 9 h 30, arrivée vers  16 h 30, avec une étape moyenne de 20 à 25 km. Les marcheurs veulent s’appuyer sur des "relais locaux" pour, à chaque étape, trouver l’hébergement et le lieu pour les repas, organiser sur place une rencontre avec les habitants, et mobiliser les médias locaux. Les participants se sont inscrits au préalable, pour une ou plusieurs étapes. Mais ces marcheurs espèrent être rejoints, avant l’entrée de chaque ville-étape être rejoints par des citoyens solidaires, qui les accueilleront et entreront en ville avec eux. 

Tant d’hommes et de femmes ouvrent leur cœur et leur porte pour accueillir des réfugiés

Mgr Jacques Gaillot

Lundi matin, José Bové était présent pour le grand départ, sur le parking de Vintimille. "Cette marche a pour but de parler aux gens au rythme des pas et d’expliquer qu'aujourd'hui, l’accueil est une nécessité", a déclaré le député européen. "Ce n'est pas en érigeant des murs et des barrières qu'on va permettre aux gens de vivre bien. Il y a des guerres, il y a des gens qui sont victimes du changement climatique, il y a des gens qui sont victimes de situation économique catastrophique, ces gens-là se mettent en mouvement parce qu'ils n'ont pas d'autres choix", a-t-il déclaré.

A ses côtés notamment, Marie-Christine Vergiat, également députée européenne, ainsi que l'évêque progressiste français, Mgr Jacques Gaillot, qui s’est dit "en admiration de voir tant d’hommes et de femmes qui ouvrent leur cœur et leur porte pour accueillir des réfugiés". "Ce n’est pas la misère du monde qu’on accueille mais des gens qui veulent travailler et s’insérer. Ils ne nous menacent pas, ce sont eux qui sont menacés", a-t-il insisté.  Avant le départ, une minute de silence a été observée en mémoire de 17 migrants tués depuis juin 2015 -selon le décompte de l’association locale ADN- en tentant de franchir la frontière Vintimille-Menton par la route, le rail ou des chemins de montagne périlleux.

La première étape doit mener les marcheurs à Breil-sur-Roya, côté français, avant d'atteindre notamment Nice le 3 mai, Antibes le 4, Cannes le 5, Marseille le 12, Lyon le 24, Paris le 17 juin.


La rédaction de TF1info

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