La ministre déléguée chargée des Professions de santé, Agnès Firmin-Le Bodo, a présenté vendredi un plan pour lutter contre les agressions de soignants.Renforcement des sanctions pénales, développement de dispositifs d'alerte…42 mesures ont été retenues.
"Mieux protéger les soignants". C'est la tâche à laquelle veut s'atteler le gouvernement : en raison des quelque "30.000 actes de violences" annuels dans les établissements de santé, un plan d'action a été établi par les autorités. Dévoilé ce vendredi 29 septembre, il comporte 42 mesures.
Fruit d'un "travail collectif" avec les ministères de la Justice, de la Fonction publique et des Solidarités, ce plan comprend trois axes : prévention, sécurisation du cadre d'exercice, accompagnement des victimes. "Nos concitoyens doivent comprendre que la tolérance zéro va être de mise" pour les agressions physiques comme verbales, et une campagne d'affichage sera organisée dès novembre, a déclaré la ministre déléguée chargée des Professions de santé, Agnès Firmin-Le Bodo, lors d'une conférence de presse.
Des formations à "la gestion de l'agression"
Les sanctions pénales vont être "renforcées", avec la création d'un "délit d'outrage" contre les professionnels libéraux - qui existe déjà pour les hospitaliers - ou la possibilité nouvelle, pour un directeur d'établissement, de se joindre à la plainte d'un agent. L'exécutif veut aussi inciter à signaler et à porter plainte, et améliorer l'accompagnement des victimes, par exemple en "systématisant" la réception de plaintes au sein de l'établissement ou en cabinet.
Les soignants seront formés "à la gestion de l'agression", pour être capables "en amont, de déceler et prévenir une agressivité qui monte", dans le cadre des formations continue et initiale. Le gouvernement a aussi pour objectif de former 150.000 professionnels au "brevet de secourisme en santé mentale" en 2025.
L'exécutif veut également s'appuyer sur les systèmes d'alerte et de géolocalisation. Par exemple, un bracelet permettant d'appeler au secours, au "prix moyen de 50 euros", selon la ministre. Ils sont encore méconnus des professionnels libéraux qui effectuent des visites à domicile et sont "très exposés", ou des internes qui "se déplacent seuls la nuit dans de grands établissements", a ajouté Agnès Firmin-Le Bodo, qui veut "faire connaître" ces dispositifs "et les mettre à disposition".
La sécurité se joue aussi dans "l'arrangement des bâtiments", notamment dans les services d'urgences, parfois "mal conçus pour accueillir et gérer autant de flux, et gérer l'attente", a-t-elle observé. L'exécutif veut donc "profiter" des investissements prévus lors du Ségur de la Santé pour intégrer ces préceptes dans les projets immobiliers, ou encore "inciter les collectivités" à déployer des caméras de vidéosurveillance ciblées.