FÉMINICIDES - Des militantes ont fait entendre leur voix, lundi soir, face à Matignon pour montrer leur déception après les annonces d'Edouard Philippe sur les conclusions du Grenelle de lutte contre les violences conjugales.
Après plusieurs mois d'attentes, le Premier ministre, Edouard Philippe a listé, ce lundi, une série de mesures pour lutter contre les violences conjugales. Parmi les mesures annoncées la prise en charge psychologique des agresseurs, l'introduction de l'emprise dans le code pénal, le renforcement du numéro 3919 ou encore la levée du secret médical.
"Entre mesures déjà existantes mais pas appliquées" et "mesures fortes mais sans budget", le gouvernement "passe à côté de l'urgence de la situation", a déploré l'association Osez le féminisme. De son côté, le collectif #NousToutes a appelé à une nouvelle manifestation devant Matignon, lundi soir, pour dénoncer "le manque d'ambition du gouvernement". Aux cris de "Pas une de plus" ou "Un milliard, pas des bobards", les militantes se sont réunies pour demander un vrai changement politique. Cette action intervient après une manifestation hors norme, qui a réuni plusieurs dizaines de milliers de personnes, samedi, pour dire stop aux violences sexistes et sexuelles.
A quelques pas de Matignon, elles réclament 1 milliard d’euros pour lutter contre les violences faites aux femmes. Le collectif #NousToutes se rassemble exprimant sa déception après les mesures du Premier Ministre suite au #GrenelleViolencesConjugales . @NousToutesOrg pic.twitter.com/qynCh2EdWV — Remy Buisine (@RemyBuisine) November 25, 2019
"C'est zéro pointé"
"Le gouvernement ne change pas les politiques publiques dédiées à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Les chiffres des violences ne baisseront pas", explique Caroline De Haas, du collectif #NousToutes, dans un communiqué. "On attendait des mesures de prévention à l’école, des mesures de formations, des places d’hébergement dédiées et financées. On attendait des moyens financiers qui marquent un changement d’échelle. De ce côté, c’est zéro pointé."
Mêmes critiques du côté de la classe politique, qu'il s'agisse de LFI, qui dénonce dans un communiqué "beaucoup de com' pour peu d'applications concrètes", du PCF qui parle d'"enfumage", ou du député LR du Lot, Aurélie Pradié, qui voit un "écart abyssal entre les annonces et la réalité".
[138] Samedi 16/11 à Chaingy (45), Florence Thibaudat (55 ans) a été battue et étranglée à mort par son conjoint Pascal H. (ans). Il a fait croire à une disparition mais a été finalement soupçonné du meurtre et mis en examen. Elle était mère de 4 enfants. https://t.co/avzV3mt4R2 — Féminicides Par (Ex) Compagnons (@feminicidesfr) November 23, 2019
Depuis janvier, au moins 138 femmes sont mortes, tuées par leur (ex) conjoint, selon le décompte de Féminicides par (ex) compagnon. 115, selon le décompte de l'AFP.
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