Le Centre national du livre veut accentuer la lutte contre les violences et les harcèlements sexuels et sexistes au sein de l'édition.Pour ce faire, l'établissement public prévient, ce lundi 23 mai, que les entreprises du milieu trop laxistes seront privées d’aides publiques.
Le monde du livre veut montrer patte blanche. Ce lundi 23 mai, le Centre national du livre (CNL) a annoncé que les éditeurs ne menant pas une lutte active contre les violences et les harcèlements sexuels et sexistes au sein de l'entreprise seront tout simplement privés d'aides publiques. Dans un communiqué, relayé par l'AFP, l'établissement ajoute que son conseil d'administration a adopté le 10 mai une "Charte des valeurs" à laquelle devront adhérer obligatoirement les structures sollicitant une aide.
"À l'écoute des situations de violences et de harcèlements sexuels et sexistes, le CNL sera particulièrement vigilant dans l'octroi de ses aides et se réservera la possibilité de réaliser des contrôles aléatoires du respect des engagements pris par les demandeurs", écrit-il. Des mesures qui, pour le CNL, "rappellent principalement des obligations légales."
Lutter contre les stéréotypes
Car comme d'autres, le secteur de l'édition a été confronté à la dénonciation d'environnements de travail difficiles pour les femmes. Sur les réseaux sociaux, le compte Instagram "Balance ton éditeur" le prouve en répertoriant plusieurs fois dans l'année des "remarques" et "gestes inappropriés" entendus ou observés dans le milieu. Le CNL doit appliquer la même sanction aux éditeurs se rendant coupables de discriminations, dans les cas prévus par la loi, poursuit l'établissement.
"La classification des ouvrages, des auteurs et autrices ou les invitations à des rencontres doivent uniquement se baser sur des critères objectifs, dans le respect des dispositions légales, et non sur les stéréotypes", prévoit par ailleurs la charte.
Chaque année, le CNL distribue des aides pour favoriser la diversité des éditeurs et des livres édités, non seulement aux éditeurs, mais aussi à des auteurs, traducteurs, revues, librairies, bibliothèques ou manifestations littéraires. En 2021, les aides "courantes" ont été de 19,1 millions d'euros et un "plan de relance" du secteur après la crise sanitaire s'est élevé à 15,8 millions d'euros.