Vol de la porte de Dachau : que dit la loi française sur la vente d'objets nazis ?

Publié le 3 novembre 2014 à 19h55
Vol de la porte de Dachau : que dit la loi française sur la vente d'objets nazis ?

ZOOM – Le vol d'une porte en fer forgé de l'ancien camp de concentration de Dachau rappelle que les vestiges de l'époque nazie suscitent bien des convoitises, chez les nostalgiques du IIIe Reich mais aussi les collectionneurs. Le sénateur UMP Jacques Legendre explique à metronews vouloir à nouveau déposer une proposition de loi visant à changer la législation en France, où la vente d'objets liés au nazisme n'est pas interdite.

C'est un vol sordide qui suscite l'indignation. Dimanche, des inconnus ont trompé la vigilance des gardiens pour escalader la porte principale de l'ex-camp de concentration de Dachau, avant de dérober une grande porte en fer forgée portant la tristement célèbre devise "Arbeit macht frei" (Le travail rend libre). Un acte qui rappelle que les vestiges de l'époque nazie suscitent bien des convoitises.

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"Des documents historiques"

Que dit la loi française en matière de ventes d'objets nazis ? Si elle prohibe "le port ou l'exhibition en public" de tout objet se rapportant au nazisme, elle n'interdit pas leur commerce. On se souvient ainsi du tollé suscité en avril dernier par la vente à Paris, finalement annulée, d'une quarantaine de passeports, livres, petits meubles et autres prises de guerre ayant notamment appartenu à Hitler et Göring. "Une amère expérience" pour l'expert de la vente, Yves Salmon. "Pour moi, nous explique-t-il, il s'agissait de documents historiques destinés à des collectionneurs passionnés par la Seconde guerre mondiale, qui n'ont absolument rien à voir avec l'idéologie nazie."

Un argument qui ne convainc pas le sénateur UMP Jacques Legendre, auteur en 2007 d'une proposition de loi, restée dans les cartons, visant à interdire la commercialisation des objets nazis. "Quand on se promène dans des bourses aux objets militaires en France, on voit régulièrement des objets siglés nazis, s'indigne-t-il. Les collectionneurs qui les achètent oublient parfois ce que représentent de tels insignes." S'il ne sait pas qui sont "les fous" qui ont volé la porte de Dachau, l'élu estime que cet acte "illustre la pertinence" de sa proposition de loi. Il la soumettra à nouveau à son groupe "dès cette semaine".


Gilles DANIEL

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