"Y’a d’la colère dans le cathéter" : la chanson des infirmières de Valence qui dénonce la situation de l’hôpital public

JMD
Publié le 2 avril 2019 à 16h11, mis à jour le 3 avril 2019 à 0h07

Source : JT 20h Semaine

CARTON - Confrontés à un plan de restructuration de leur hôpital, les infirmières et aides-soignants des urgences du Centre hospitalier de Valence, dans la Drôme, ont enregistré une chanson qui dénonce la situation. Vue plus de deux millions de fois en moins d’une semaine sur Facebook, la vidéo est un énorme succès.

"Entendez notre peine, c’boulot c’est sûr on l’aime, soyez sûr on le perd, y’a d’la colère dans le cathéter." Une vingtaine d’infirmières et aides-soignants du CHV de Valence ont décidé de crier leur désarroi face à la situation de leur établissement - et de l’hôpital public français en général - par le biais d’une chanson. Vue plus de 2,5 millions de fois sur Facebook où elle a été mise en ligne mercredi dernier, le 27 mars, la vidéo de la chanson crée le buzz, et pas seulement dans la Drôme. 

Tout est parti de la journée de mobilisation du mardi 26 mars, la chanson étant créée pour cette occasion avant d’être relayée le lendemain sur les réseaux sociaux. Ecrite sur l’air de "A nos souvenirs" du groupe Trois Cafés Gourmands, carton de l’été 2018, "Y’a d’la colère dans le cathéter" est le symbole de la mobilisation actuelle du personnel valentinois, en grève illimitée depuis le milieu de semaine dernière (sans arrêter de travailler pour autant). Les marques de soutien se multiplient alors que le plan de restructuration de l’établissement de Valence, en déficit de 8 millions d’euros, prévoit de revenir à l’équilibre financier dans les prochaines années grâce à des suppressions de postes et des fermetures de lits.

Ça touche toute la France
Une infirmière des urgences du centre hospitalier de Valence

Après avoir interpellé les politiques dès les premières paroles, les infirmières-chanteuses poursuivent leur chanson en dénonçant le manque de moyens, en décrivant leurs (mauvaises) conditions de travail et en mettant en cause les (mauvais) choix effectués "sans concertation". Une description qui correspond peu ou prou à celle de nombreux autres établissements français. D’où, probablement, le gros carton d’audience enregistré sur les réseaux sociaux depuis une semaine. 

"Ça touche toute la France, quiconque travaille ou est passé dans un service de ce type se reconnaît dans les paroles, explique Virginie Turrel, infirmière valentinoise avec 12 années d'expérience, selon des propos rapportés par l’AFP. On dénonce nos conditions de travail, la politique de soins et on s'est dit que le message passerait mieux en chanson." C’est réussi.


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