RIO – Victime d’une défaillance à Pékin en 2008 et disqualifié à Londres en 2012, le champion d’Europe 2014 du 50 km marche veut vivre des Jeux enfin positifs au Brésil. Et à en croire son entourage, Yohann DIniz pourrait enfin lever la malédiction qui plane sur lui aux JO ce vendredi (départ à 13 h, heure française).
Plus le droit à l’erreur. Malheureux dans son histoire avec les Jeux, Yohann Diniz (38 ans) sait que les Jeux de Rio sont sa dernière possibilité de remporter une médaille olympique. Et surtout de définitivement tirer un trait sur ses précédents JO ratés : en 2008 à Pékin, où il a abandonné après une défaillance au 30e km, puis en 2012 à Londres, où il a été disqualifié après un ravitaillement hors zone. "Après les derniers Jeux, il a été extrêmement abattu. C’était terrible, confie à metronews Gilbert Marcy, le président du club d’athlétisme de Reims (l’EFSRA), où le marcheur est licencié. Je crois qu’on peut dire qu’il était carrément déprimé. Il a même pensé à tout arrêter".
Mais depuis, une fois cette nouvelle désillusion digérée, Diniz s’est remis au boulot et a chamboulé son mode de fonctionnement. En 2013, il se sépare de Pascal Chirat, avec qui il travaillait depuis 2008, pour collaborer avec Gilles Rocca. Et visiblement, ça a tout changé. "Yohann n’a jamais cru qu’il était maudit, mais il a vraiment été découragé, détaille Thierry Daligaut, coach à l’EFSRA et très proche du champion. Mais depuis qu’il est avec Gilles, il est très bien. Sa victoire à Zurich (aux Championnats d’Europe 2014, ndlr), l’a remis en confiance et il est parti à Rio serein". Sur place, tout semble très bien se passer pour le Français, beaucoup plus en retrait qu’à Pékin ou Londres.
"On le voit moins dans les médias et sur Facebook, c'est bon signe"
"Il a su rester dans sa bulle, on ne le voit pas dans les médias et il n’est pas trop sur Facebook. C’est bon signe, poursuit Gilbert Marcy. Car les autres fois, il se laissait trop embarquer dans des trucs qu’il n’aurait pas dû faire. Ça lui a pompé de l'énergie". Décidé à ne s’exprimer qu’une fois son 50 km terminé, et avec si possible une médaille autour du cou, Diniz aurait donc appris de ses erreurs. Surtout, il ne veut pas voir une nouvelle fois tous ses efforts et ses sacrifices être réduits à néant. A coup de 5 h d’entraînement tous les jours et près de 200 bornes avalées par semaine, ce serait trop bête.
"Yohann est un stakhanoviste, c’est presque effrayant à voir, raconte encore son président. C’est un garçon qu’il faut freiner et constamment surveiller à l’entraînement. Sinon, il peut aller trop loin et ne pas respecter son corps". Une souffrance indissociable de la marche à pied mais qui s’envole lorsqu'il y la gagne au bout. "Ce sont ses troisièmes Jeux, je crois qu’il a assez donné dans les déceptions, estime Thierry Daligaut. Là, il est vraiment prêt. Ça va lui sourire. Cette fois, c’est la bonne, j’en suis sûr". Et c’est évidemment tout ce que l’on peut souhaiter à Yohann Diniz.
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