Antidopage : le "no show", ce piège des rendez-vous manqués qui rattrape Alizé Cornet

Publié le 25 janvier 2018 à 14h16, mis à jour le 25 janvier 2018 à 16h16
Antidopage : le "no show", ce piège des rendez-vous manqués qui rattrape Alizé Cornet
Source : SAEED KHAN / AFP

RÈGLEMENT - La joueuse de tennis Alizé Cornet a commis trois "no show" en 12 mois, lui valant l'ouverture d'une enquête pour infraction aux règles de la lutte antidopage. Ce manquement aux obligations de localisation est une notion clé du système lancé en 2005.

Un coup de tonnerre. Mardi 24 janvier, la Fédération française de tennis (FFT) a pris acte de l'ouverture d'une procédure disciplinaire à l'encontre d'Alizé Cornet pour infraction aux règles régissant la lutte antidopage. La 42e joueuse mondiale ne s'est pas présentée à trois contrôles inopinés en un an. Au bout de trois manquements aux obligations de localisation, l'athlète s'expose à une suspension de deux ans, réduite d'un an en cas de circonstances atténuantes. 

Mais au fait à quoi correspondent ces manquements, appelés aussi dans le jargon "no show" ?

Le logiciel ADAMS, le cœur du système antidopage

Lancé en 2005 par l'Agence mondiale antidopage (AMA), le système ADAMS permet de localiser les athlètes à n'importe quel moment de la journée. Chaque année, l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) définit un groupe "cible" comprenant les sportifs de haut niveau soumis aux obligations de localisation. En somme, le système consiste à signaler pour chaque jour du trimestre à venir une heure et l'endroit où ils se trouveront afin de permettre un contrôle antidopage inopiné. Habituellement, les athlètes indiquent être "accessibles" à un horaire très matinal pour éviter de manquer le rendez-vous ou retarder leur entraînement.

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Avant ça, certains sportifs n'étaient jamais contrôlés pendant les périodes dites pré-compétitives, tandis que ceux qui souhaitaient se doper pouvaient partir en stage pendant les périodes de préparation pour échapper à des contrôles antidopage aléatoires. 

Tamgho, Korval, Offredo : les précédents français

Dans l'actualité plus ou moins récente, plusieurs sportifs français se sont fait prendre par la patrouille. Certains ne se trouvaient pas à l'endroit où ils devaient être selon leur agenda. Cela a été le cas du spécialiste du triple saut Teddy Tamgho, du cycliste Yoann Offredo et du judoka Loïc Korval, champion d'Europe à l'époque et privé des Jeux de Rio, sa suspension n'ayant pas été purgée à temps. D'autres n'ont pas rempli leur agenda dans les délais impartis sur le logiciel ADAMS, se voyant de fait infligés un "défaut de localisation". C'est ce qui est arrivé, entre autre, au marathonien James Theuri et au champion olympique de lutte aux Jeux olympiques de Pékin en 2008 Steeve Guénot, suspendu après deux précédents "no show". 

En 2011, coupable de trois "no show" à des convocations de l'AFLD, le rugbyman Yoann Huget avait été écopé de trois mois de suspension. Cette décision inédite dans l'histoire du XV de France avait privé le joueur de Coupe de monde en Nouvelle-Zélande avec les Bleus. Un an plus tard, le pistard Grégory Baugé a été déchu de son titre de la vitesse aux Championnats du monde de cyclisme sur piste en raison d'une suspension rétroactive pour plusieurs manquements aux obligations de localisation. Des sanctions très dures que les principaux intéréssés n'ont pas hésité à dénoncer publiquement, jugeant le système "trop contraignant".


Yohan ROBLIN

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