Lia Thomas enchaîne depuis des mois les performances dans les bassins universitaires américains.Mais cette nageuse transgenre se retrouve au centre d'une vive controverse.Elle accusée d'être injustement avantagée parce que née homme.
Début décembre, à Akron, en Ohio, elle réalisait les meilleures performances de l'année sur 200 yards (183 mètres) libre et sur 500 yards (457 mètres) libre. Pour sa première saison chez les femmes, une étudiante de 22 ans, Lia Thomas, affole les compteurs dans les bassins universitaires américains. Mais la nageuse transgenre, née homme, est accusée d'être injustement avantagée par son physique.
Cinq mois après la première participation aux Jeux olympiques d'une sportive transgenre, en haltérophilie, la question reste un casse-tête pour les institutions sportives. En novembre, le Comité International Olympique (CIO) a renvoyé la balle à chaque sport, soulignant l'absence de "consensus scientifique sur le rôle de la testostérone dans la performance dans l'ensemble des sports".
Des détracteurs conservateurs
Plusieurs politiques conservateurs, dont Donald Trump, se sont exprimés sur le sujet. "Nous interdirons aux hommes de participer à des compétitions féminines", a ainsi lancé l'ancien président en désignant Nia Thomas mi-janvier. Le sujet divise aux Etats-Unis, où une dizaine d'Etats conservateurs ont adopté des lois pour barrer la route des jeunes filles transgenres au sport féminin.
Pour ses défenseurs, la polémique n'est qu'une preuve de plus des discriminations dont souffrent les personnes transgenres. La nageuse explique, dans une rare interview, avoir réalisé qu'elle était "trans" à l'été 2018 mais avoir d'abord voulu continuer à nager chez les hommes. "Cela m'a causé beaucoup de détresse (...). Je n'étais plus capable de me concentrer sur la nage, sur les études, sur mes amis", décrit-elle. C'est là qu'elle entame sa transition, en mai 2019, avec un traitement hormonal.
Le duel Lia Thomas contre Izzi Henig
L'étudiante respecte les règles de l'organisation régissant le sport universitaire (NCAA), qui autorisent les femmes transgenres à concourir après un traitement de suppression de la testostérone pendant au moins un an. Pas suffisant pour certains, sa transition ayant été entamée après la puberté.
"Lia est sur-performante dans les épreuves féminines, estime de son côté le Women's sports policy working group dans un courrier à la NCAA, ses temps post-transition à ce jour (...) restent trop proches de ses meilleurs temps pré-transition dans les épreuves masculines". La NCAA et la fédération américaine de natation ont promis de publier un nouveau règlement sous peu.
D'ici là, lors des prochains championnats de la NCAA en mars, elle pourrait se mesurer de nouveau à Izzi Henig, une étudiant transgenre de Yale qui a décidé de ne pas prendre de traitements hormonaux et continue de concourir chez les femmes. Le 8 janvier, une première confrontation sur 100 yards libre avait tourné à l'avantage d'Izzi Henig.
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