France-Allemagne : Presnel Kimpembe (et Didier Deschamps) au rebond

par Hamza HIZZIR
Publié le 16 octobre 2018 à 15h50
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Source : Sujet JT LCI

FOOTBALL – En l’absence de Samuel Umtiti, qui pourrait durer encore quelques mois, Presnel Kimpembe endosse les habits de titulaire en défense centrale de l’équipe de France. Problème : il traverse actuellement une période de turbulences, comme on a pu le voir jeudi face à l’Islande (2-2).

Sur le coup, personne n’a pensé à en faire une chanson. Pourtant, plus que N’Golo Kanté, le Bleu qui "a stoppé Léo Messi", c’est Presnel Kimpembe. C’était le 14 février 2017, en 8e de finale aller de la Ligue des champions, un PSG-Barça remporté 4-0 par le club français. Le Titi parisien s’était alors révélé aux yeux du grand public et, malgré la défaite 6-1 (sans lui) au retour, sa performance est restée dans toutes les mémoires. 

Désormais champion du monde, il a débuté la saison en tant que titulaire indiscutable aux yeux de son nouveau coach, Thomas Tuchel. Et s’est même vu offrir, avec la longue blessure de Samuel Umtiti, une opportunité inespérée de gagner ses galons de titulaire en équipe de France.

Presnel Kimpembe a une progression constante avec son club, mais il a aussi des étapes à franchir, et ça passe par des moments comme ça.

Didier Deschamps lundi

Sauf que tout porte à croire, en tout cas pour l’instant, que cette opportunité n’est pas tombée la bonne semaine pour le défenseur central. Après des mois à survoler son sujet à chaque rencontre, Presnel Kimpembe a mal maîtrisé un tacle sur Tanguy Ndombele lors du PSG-OL (5-0) ayant précédé l’actuel rassemblement des Bleus à Clairefontaine, ce qui lui a valu d’être expulsé à la demi-heure de jeu et d'écoper de trois matchs de suspension. 

Puis, le jeudi suivant, il s’est troué dans les grandes largeurs, lors du match amical France-Islande (2-2), en étant directement coupable sur les deux buts adverses.

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Que lui arrive-t-il donc ? Et faut-il s’inquiéter, alors qu’aucun remplaçant de son niveau ne se trouve dans le groupe France actuel, ce qui contraint le sélectionneur à le titulariser de nouveau ce mardi face à l’Allemagne en Ligue des nations ? "Kim' est avec nous depuis un moment et c’était seulement sa deuxième titularisation, après sa première en Coupe du monde face au Danemark où il avait été très performant. Il a une progression constante avec son club, mais il a aussi des étapes à franchir, et ça passe par des moments comme ça. Ils sont tous passés par là. Il lui faut gagner en efficacité, notamment dans la situation où l’on prend le premier but et je le lui ai dit", a pointé, lundi, Didier Deschamps en conférence de presse.

La tête et les jambes

Sur le cas du premier but islandais, effectivement le plus intéressant (le second est un duel aérien perdu sur corner), Kimpembe perd un ballon le long de la ligne de touche, et s’écroule ensuite au sol pour faire croire à une faute, ce qui n’a pas fonctionné et a, en outre, laissé ses partenaires à un de moins pour défendre. "Il voulait bonifier un ballon, mais des fois il faut la mettre en touche", a repris le coach des Bleus. "Ça conditionne un peu son match après... Mais j’ai confiance en lui, comme en d’autres qui n’ont pas été au meilleur de leur forme. Je ne vais pas les juger sur un seul match. Il y en a d’autres qui ont maintenant beaucoup de sélections mais qui ont vécu des débuts plus ou moins difficiles. On parle malgré tout d’un joueur de 23 ans, avec encore une belle marge de progression."

France-Allemagne : le match de Ligue des nations en chiffresSource : Sujet JT LCI

Dit autrement : c’est son inexpérience, sa facilité et son perfectionnisme qui expliqueraient ce passage à vide. Deschamps a donc pris son défenseur entre quatre yeux samedi, à la fin d’une séance d’entraînement, adoptant parfois d’un ton sec, selon Le Parisien. "C'est un travail de psychologie, c'est important", détaille le sélectionneur ce lundi sur Eurosport. "La réalité est simple : c'est la tête qui commande, pas les jambes. Entre un joueur qui est en confiance et un qui ne l'est pas, la performance est à des années-lumière. Et ce n'est pas toujours dire au joueur ce qu'il veut entendre, c'est aussi dire ce qui ne va pas, pour son bien. Au-delà des qualités des joueurs, ce qui m'intéresse, c'est connaître les hommes. Leurs qualités, leurs défauts..." La méthode a déjà fait ses preuves, mais son efficacité sera de nouveau éprouvée ce mardi soir : scrutez Kimpembe.


Hamza HIZZIR

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