Barrages du Mondial 2022, Euroligue, Formule 1... le monde du sport riposte à la guerre en Ukraine

Publié le 25 février 2022 à 13h50, mis à jour le 26 février 2022 à 15h02

Source : JT 13h WE

L'invasion russe de l'Ukraine, lancée jeudi 24 février, impacte aussi le monde du sport.
Relocalisation, reports, annulations... les premières conséquences se font voir et entendre.
Des voix s'élèvent même en faveur du boycott des rencontres et compétitions organisées en Russie.

C'est peut-être le début d'une réaction en chaîne. L'invasion militaire russe de l'Ukraine, ordonnée par Vladimir Poutine, jeudi 24 février, provoque déjà des remous dans le monde du sport. En réponse à la tournure tragique des événements, le championnat de football ukrainien a d'ores et déjà été suspendu, tandis que la finale de la Ligue des champions, prévue à la Gazprom Arena de Saint-Pétersbourg, le 28 mai prochain, a été relocalisée. À l'issue d'une réunion extraordinaire de son comité exécutif, l'UEFA a choisi, vendredi 25 février, de la confier au Stade de France.

Le conflit armé, initié par la Russie, éclabousse aussi la Coupe du monde 2022. Dans un courrier adressé à la Fifa, les Fédérations polonaise, suédoise et tchèque ont clamé leur opposition "ferme" à la tenue des matchs de barrages, programmés en Russie, les 24 et 29 mars. "L'escalade militaire que nous observons entraîne de sérieuses conséquences et une sécurité considérablement moindre pour nos équipes nationales", font-elles remarquer. 

Il n'y a absolument aucune envie de jouer un match en Russie
Karl-Erik Nilsson, président de la Fédération suédoise de football

Les trois signataires ont ainsi demandé à la Fifa et à l'UEFA de "réagir immédiatement et de présenter des solutions alternatives". "Telle que la situation se présente aujourd'hui, il n'y a absolument aucune envie de jouer un match de football en Russie", a affirmé le président de la Fédération suédoise (SvFF), Karl-Erik Nilsson, auprès de l'agence Reuters. Il a expliqué qu'il serait "presque impensable" de maintenir les barrages en l'état. Une position partagée par la République tchèque mais surtout la Pologne, selon Przeglad Sportowy, le plus ancien journal sportif polonais. Les coéquipiers de Robert Lewandowski croiseront la Sbornaïa, le 24 mars, sur la route qui pourrait les mener au Qatar. 

Pour l'heure, si l'UEFA a acté l'organisation sur terrain neutre des matchs internationaux à domicile des clubs ou sélections ukrainiens et russes, "jusqu'à nouvel ordre", cela ne concerne pas lesdits barrages pour la Coupe du monde. Le sort de ces rencontres éliminatoires dépend uniquement de la Fifa, qui n'a toujours pas répondu à la requête des trois Fédérations.

Du côté de l'Ukraine, aussi concernée par les barrages pour le Mondial 2022, le sélectionneur Oleksandr Petrakov a assuré que la Zbirna sera de la partie pour affronter l'Écosse, le 24 mars, malgré l'attaque militaire que subit le pays. "Je crois qu'après notre victoire rapide (à la guerre, ndlr), nous continuerons à nous préparer pour les matchs décisifs de l'équipe nationale d'Ukraine", a-t-il affirmé.

Entre reports, annulations et appels au boycott

Si le football est aux avant-postes, à l'image de Schalke 04, pensionnaire de D2 allemande, qui a annoncé avoir retiré le nom et le logo du fournisseur de gaz russe, Gazprom, de ses maillots, c'est l'ensemble du monde du sport qui se mobilise. Plusieurs événements, comme des rencontres d'Euroligue de basket impliquant des clubs russes et le match de rugby Géorgie-Russie comptant pour le Tournoi B des Six Nations, ont été reportés.

Après le retrait des skieurs étrangers, l'étape de Coupe du monde de skicross, disputée à Sunny Valley ce week-end, a été supprimée du calendrier. Dans la foulée, la Fédération internationale de ski (FIS) a annulé ses compétitions en Russie jusqu'à la fin de la saison.

Jamais de la vie, on ira en Russie
Tony Parker, président du club de basket de l'Asvel

Des appels au boycott sont aussi en train de voir le jour. En basket, le Barça et Kaunas ont fait savoir qu'ils ne disputeront pas leurs rencontres sur le sol russe, invitant les autres franchises européennes à suivre leur exemple. Trois clubs russes (CSKA, Zenit et Kazan) figurent parmi les 18 formations engagées en Euroligue. "Jamais de la vie, on ira en Russie", a assuré le patron de l'Asvel, Tony Parker, annonçant que son équipe ne jouera pas contre le Zénit Saint-Pétersbourg, le 1er mars, et Unics Kazan, le 3 mars. 

Une fermeté aussi entendue et relayée en Formule 1. Dans le paddock, l'écurie Haas a exprimé son opposition à l'invasion en Ukraine en roulant sans les couleurs russes de son sponsor titre Uralkali. Le pilote Aston Martin, Sebastian Vettel, a estimé que les monoplaces ne devraient "pas rouler" lors du Grand Prix de Sotchi, le 25 septembre. Une initiative du quadruple champion du monde allemand à laquelle s'est joint le champion du monde en titre. "Quand un pays est en guerre, il n'est pas normal d'aller courir là-bas", a commenté Max Verstappen, conduisant à l'annulation de la course par la FIA. Et ce n'est sans doute pas fini...


Yohan ROBLIN

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