"Beaucoup d'adhérents ont déchiré leur carte" : le "dégoût" des supporteurs du Racing 92 et du Stade Français après l'annonce de la fusion

par Allan DELAMOTTE
Publié le 13 mars 2017 à 20h19
"Beaucoup d'adhérents ont déchiré leur carte" : le "dégoût" des supporteurs du Racing 92 et du Stade Français après l'annonce de la fusion

CONSTERNATION - L'annonce ce lundi de la fusion entre le Racing 92 et le Stade Français a surpris l'ensemble de la communauté du rugby français. Chez les supporteurs des deux camps, le sentiment qui prédomine est la trahison. Aucune association de supporteurs n'a ainsi été consultée ou informée de cette décision en amont.

Des joueurs aux amateurs de rugby, l'annonce ce lundi de la fusion entre le Racing 92 et le Stade Français a suscité un émoi considérable. Du côté des supporteurs des deux clubs, la pilule est très difficile à avaler. Jean-Pierre Chivrac, président de l'association "Génération Yves du Manoir", se sent, au même titre que de nombreux supporteurs, "trahi". "C'est honteux, surtout dans la façon dont la fusion a été faite, c'est-à-dire sans prévenir personne, en nous mettant devant le fait accompli. On nous a annoncé ça ce matin à 11 heures", s'insurge-t-il, avant d'ajouter : "Beaucoup d’adhérents ont déchiré leur carte, c’est terminé pour eux. On ne suivra probablement pas la fusion."

Même son de cloche du côté des fans du Stade Français. Contactée par LCI, Nathalie Lemann, dirigeante de l'association Le Virage des Dieux, qualifie la fusion de "vol à main armée". "On a volé les supporteurs du Racing et du Stade Français. On nous a volé notre identité. Les supporteurs n'ont reçu aucun mail. C'est comme un licenciement, il y a une méthode pour annoncer les choses", s'attriste-t-elle, avant d'ajouter : "C'est un très grand manque de respect. Pour les supporteurs, c'est quelque chose d'inadmissible. On a signé une charte au Stade Français, sur le respect, et bien là, je pense qu'on n'a pas la même notion du respect."

Massy, le refuge des déçus ?

Concernant un éventuel intérêt sportif, les deux dirigeants sont catégoriques : il n'en existe aucun. "On s'en sortait plutôt bien, on était en Top 14, malgré des hauts et des bas, mais le seul intérêt est financier. Il n'y aucune logique sportive", réagit Nathalie Lemann, alors que Jean-Pierre Chivrac estime lui aussi qu'aucune plus-value sportive ne pourra être tirée de cette fusion : "Au jour d’aujourd’hui, le Racing est plus fort que le Stade Français, même si on a traversé une période difficile récemment." 

D'un côté comme de l'autre, une alternative se présente naturellement en région parisienne : Massy. Le club de l'Essonne, qui va retrouver la Pro D2 la saison prochaine, pourra compter sur un soutien venant des deux camps. "Je n'irai pas au Racing, j'irai à Massy, c'est sympa Massy. On espère pouvoir les faire remonter en Top 14" explique Nathalie du Virage des Dieux. 

Les seuls gagnants sont les présidents
Nathalie de l'association Le Virage des Dieux

Ella également eu une pensée pour Max Guazzini, ancien propriétaire emblématique du Stade Français : "Vous imaginez la tête de Max ? Il a appris la nouvelle une demi-heure avant l'annonce. J'aurais voulu être là pour le soutenir, être dans ses bras et qu'on pleure ensemble. Il avait tout donné pour ce club, son coeur, son âme, son argent, son temps ... C'est véritablement un gâchis pour les deux clubs, les seuls gagnants sont les présidents."

Interrogé par LCI, Max Guazzini a d'ailleurs refusé, pour l'heure, de commenter cette nouvelle "hallucinante".

Ce mardi, une réunion est prévue à 19h30 à Jean-Bouin entre les associations de supporteurs du Stade Français et le président Thomas Savare. "On va essayer de faire quelque chose de poignant, de marquant, de beau, pour nos joueurs. On n'en a plus rien à faire de la direction, on va faire ça pour les joueurs, le staff, l'administratif. C'est eux qui ont le plus besoin de soutien" explique Nathalie Lemann. Pour Jean-Pierre Chivrac, fan du Racing 92 depuis toujours, le constat est des plus fatalistes : "On va faire en sorte de faire vivre l’association pendant encore trois mois, ensuite on verra ..."


Allan DELAMOTTE

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