Cantona : "Si on m’enlève un joueur comme Benzema, on me prive d’une partie de plaisir"

par Michael BEAUPRES DE MONSALES Michaël Beaupres de Monsales
Publié le 1 juin 2016 à 23h04
Cantona : "Si on m’enlève un joueur comme Benzema, on me prive d’une partie de plaisir"

FOOTBALL - Eric Cantona est revenu pour Libération sur ses déclarations qui avaient créé la polémique concernant les absences de Karim Benzema et de Hatem Ben Arfa dans la liste des 23 pour l’Euro. Il en profite pour égratigner Didier Deschamps et remettre en question la composition des instances du football français.

A quelques encablures du début de son Euro (10 juin – 10 juillet), l’équipe de France et son aspect sportif ont été relégués au second plan par de nombreuses polémiques qui tournent autour d’un  même sujet : le racisme. Eric Cantona a été l’origine de ce climat délétère en avançant, dans le Guardian, l'hypothèse des origines nord-africaines de Karim Benzema et de Hatem Ben Arfa pour justifier leurs absences parmi les 23 Bleus retenus. Depuis, Jamel Debbouze, et surtout Benzema, premier concerné, lui ont emboîté le pas. La phrase qui barre, ce mercredi matin, la une du quotidien espagnol, Marca, "Deschamps a cédé sous la pression d’une partie raciste de la France" doit encore raisonner comme un écho dans la tête du sélectionneur.

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Dans un entretien accordé à Libération , Cantona revient assez longuement sur ses propos et ne se débine pas, fidèle à sa ligne de conduite. "Je parle comme un citoyen. Après, il est clair que si on m’enlève un joueur comme Benzema, on me prive d’une partie du plaisir. Je trouve ça injuste, ce qui m’incite à me poser des questions" confie-t-il pour planter le décor. Le joueur emblématique de Manchester United (1992-1997) n’est pas surpris par la sortie médiatique de Benzema et le défend : "Je remarque aussi que Benzema a été victime de raccourcis incroyables, du type "Benzema dit que Deschamps est raciste." Comme ça, on évite de poser les questions."

"Les dirigeants d’origine maghrébine ou d’Afrique noire, ils sont où ?"

Si ses déclarations ont eu autant d’ampleur, Cantona le met sur le dos de la FFF : "Ils se sont servis de moi pour effacer l’ardoise et cette ardoise, c’est l’affaire des quotas. Ça leur permet d’éloigner ce souvenir dans l’esprit des gens." Avant d’élargir sa réflexion : "Les dirigeants d’origine maghrébine ou d’Afrique noire, ils sont où ? Et les entraîneurs de Ligue 1 d’origine maghrébine ? Alors que ce sont eux qui forment les gamins ! Ils sont assez forts et compétents pour s’occuper des jeunes joueurs, et ils ne le sont plus quand ces mêmes joueurs passent professionnels ?"

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Eric Cantona continue à souffler sur ses braises très brûlantes, dont la température devrait peu baisser d’ici le match d’ouverture de l'Euro contre la Roumanie au Stade de France, le 10 juin. Une nouvelle fois, il remet en cause les rôles de Patrick Kanner et Manuel Valls dans la mise à l’écart de Benzema, suite à l'affaire de la sextape, et continue de tancer Didier Deschamps ( qui va porter plainte ) et sa garde rapprochée. "Tenez, il paraît qu’il va m’attaquer en justice. C’est bien la première fois qu’il passera d’une position défensive à une position offensive, il verra si c’est si facile… Ça n’a rien à voir, mais puisqu’on parle de son agent (Jean-Pierre Bernès), je tiens à dire que ce même agent s’occupe aussi des intérêts de certains joueurs." Rarement une préparation d’un pays organisateur à un Championnat d’Europe aura été aussi chaotique.


Michael BEAUPRES DE MONSALES Michaël Beaupres de Monsales

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