Just Fontaine, légende du football français, est mort à l'âge de 89 ans

Publié le 1 mars 2023 à 10h53, mis à jour le 1 mars 2023 à 14h14
JT Perso

Source : JT 13h Semaine

Le football français vient de perdre l'une de ses plus grandes légendes.
Just Fontaine s'est éteint, mardi 28 février, à l'âge de 89 ans.
Meilleur buteur du Mondial 1958 - 13 buts, un record jamais égalé depuis -, il est considéré comme l'un des plus grands footballeurs tricolores.

Un monument du football français s'en est allé. Just Fontaine s'est éteint la nuit dernière à l'âge de 89 ans, a annoncé, mercredi 1er mars, sa famille à l'AFP. Avant-centre emblématique des années 50, le membre de la "Dream Team" du Stade de Reims (1956-1962, 145 buts en 152 matchs), finaliste de la Coupe des clubs champions européens en 1959 contre le Real Madrid (2-0), aura laissé une trace indélébile dans le cœur des Français. 

Sélectionné à 21 reprises (30 réalisations) sous le maillot frappé du Coq, le troisième luron de l'attaque de rêve qu'il formait avec Raymond Kopa et Roger Piantoni, décédés en 2017 et 2018, a éclaboussé de son talent la Coupe du monde 1958, où les Bleus ont atteint les demi-finales pour la première fois, battus par le Brésil de Pelé (5-2), 17 ans à l'époque. Héros de cette épopée en Suède, "Justo" a inscrit 13 buts, un record sur une même édition d'un Mondial, jamais égalé ni même approché depuis. 

On m'a toujours résumé à ce record

Just Fontaine, recordman du nombre de buts dans un Mondial

Un exploit irréel devenu indissociable de son nom. "On m'a toujours résumé à ce record", confiait-il, en 2015, dans un entretien à L'Équipe. "L'histoire du record, ce n'est jamais moi qui en parle." Mais le réduire seulement à ce record serait un affront, tant Just Fontaine était un joueur remarquable, un buteur d'une autre trempe. "J'étais rapide, mais pas le plus rapide. J'étais bon de la tête, mais pas le meilleur. Je frappais des deux pieds, mais je n'étais pas le meilleur. Mais j'avais un ensemble de qualités."

Une carrière stoppée trop tôt

Né le 18 août 1933 à Marrakech, au Maroc, alors sous protectorat français, Just Fontaine, archétype de l'attaquant moderne, à la fois renard des surfaces et artilleur en chef, s'est construit l'un des plus beaux palmarès du football français en son temps. Vainqueur de la Coupe de France 1954 et champion de France 1956 avec l'OGC Nice, il connaît son apogée au Stade de Reims. Avec les Rouge et Blanc, il soulève trois titres de champion de France (1958, 1960 et 1962) et une Coupe de France (1958). 

Mais la carrière de l'homme aux 13 buts dans un Mondial, un record intouchable dans le football d'aujourd'hui, prend fin brutalement en 1962, à seulement 28 ans, stoppé dans son élan par une double fracture de la jambe gauche. "J'aurai préféré échanger mon record contre quelques années de plus au haut niveau", reconnaîtra-t-il, un demi-siècle plus tard.

Les crampons au vestiaire, Just Fontaine embrasse une carrière d'entraîneur, après avoir créé, avec Eugène N'Jo Léa et un juriste, Me Jacques Bertrand, l'Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP), le premier syndicat des footballeurs professionnels français. En 1967, il s'installe brièvement sur le banc de l'équipe de France, où il est remplacé après deux défaites en matchs amicaux. Après s'être mis au vert à Toulouse, où il participe en 1970 à la création de l'US Toulouse, le futur Téfécé, "Justo" rebondit au PSG (1973-1976), tout nouveau club qu'il fait monter en D1 en 1974. "Je suis le seul entraîneur qui peut dire qu’il a fait monter le PSG puisque depuis, il n'est jamais redescendu", s'amusait-il à rappeler.

Après cette escapade parisienne, il retourne dans "la Ville rose" avant de boucler sa vie d'entraîneur, là où tout a commencé pour lui, au Maroc, sur le banc de l'équipe nationale (1979-1981). Victime d'un accident de la route avant la CAN 1980, il suit à distance le parcours historique de ses "Lions de l'Atlas", qui terminent à la troisième place. Rentré par la suite à Toulouse, où il a fini sa vie, Just Fontaine était resté un fin observateur du football. Bien que diminué avec l'âge, il continuait à regarder tous les matchs à la télévision. "Le football (est) ma passion, ma seule passion", disait-il.


Yohan ROBLIN

Tout
TF1 Info