Coupe Davis : Jo-Wilfried Tsonga peut-il s'en remettre ?

par Hamza HIZZIR
Publié le 23 novembre 2014 à 18h37

TENNIS - La défaite sans appel de Richard Gasquet face à Roger Federer lors du premier simple décisif de dimanche, relèverait presque de l'anecdote. Sitôt ce nouvel échec en finale acté, s'est posée la question de l'état de forme, et sa gestion, de Jo-Wilfried Tsonga. Le leader des Bleus, qui a tant apporté durant cette campagne, ne semblait pas en mesure de tenir son rang durant cette finale. Cette nouvelle désillusion peut l'affecter durablement.

Pendant trois semaines, il s'était rêvé en héros de cette finale. Mais Jo-Wilfried Tsonga a finalement été le déclencheur de la désillusion. Le n°1 français a été le premier à mordre la terre battue lilloise, vendredi face à Stan Wawrinka. On ne l'a vraiment compris qu'hier, mais c'est à ce moment qu'il a précipité l'équipe de France dans sa chute. Parce qu'il n'a pas su renoncer au bon moment, c'est-à-dire avant même ce premier simple. Parce que sa volonté de jouer malgré la douleur a perturbé ses coéquipiers. Parce que, face à cette Suisse-là, aucune erreur n'était permise.

"Il nous prenne pour des couillons ou quoi ?" L'interrogation, lancée par un confrère anglais samedi soir, était légitime. En conférence de presse, Arnaud Clément, le capitaine des Bleus, venait de prétendre que l'absence de Tsonga lors du double était un choix prémédité. Alors que tout le monde a vu le joueur s'entraîner le matin même. "Il a fallu garder ça secret pour ne pas donner d’informations à nos adversaires et leur laisser le doute", expliquera Tsonga. Comme si les Suisses étaient des "couillons"...

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Sauf que sa blessure ne datait pas de la veille. "Jo a ressenti une douleur à l'avant-bras droit lors du stage de préparation", a finalement convenu Clément hier, une fois la défaite des Bleus actée (3-1), une fois qu'il a décidé, une heure avant le coup d'envoi, d'envoyer Gasquet se frotter au Roi Federer pour un match décisif . Pourtant, déjà au moment d'échafauder le plan pour le double, Tsonga n'était "pas capable de serrer la raquette" a-t-il reconnu. Un comportement qui a agacé ses coéquipiers, dont Gilles Simon, le remplaçant, qui aurait pu jouer. "C'est sa décision. Le reste, ce n'est pas à moi de le commenter", a réagi hier le Niçois.

Il y avait pourtant des indices suggérant que le leader tricolore n'était pas dans son assiette. On l'a vu beaucoup râler contre l'arbitre, vendredi. Surtout, on l'a entendu pester contre le public français. Le cocktail est explosif : non seulement celui qui a tant donné pour le collectif s'est cru plus important que l'équipe, mais il n'a pas semblé capable d'assumer la pression des 27.000 supporters massés dans le stade XXL Pierre-Mauroy.

Lui qui avait déjà dû déclarer forfait en finale en 2010 contre la Serbie, se remettra-t-il d'un tel traumatisme ? Certains lui promettent déjà une année noire. Néanmoins, après sa déception de 2010, il avait atteint le dernier carré à Wimbledon puis la finale du Masters, terminant l'année à la 6e place mondiale. Tout le mal qu'on lui souhaite alors que le 6 mars prochain, face à l'Allemagne, cette équipe de France-là se lancera à nouveau en quête du Saladier d'argent.

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Hamza HIZZIR

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