RÉALISME - Peu inspirées et maladroites, face à la Norvège et au Nigeria, les Françaises sont à la recherche de l'efficacité offensive qui leur fait défaut avant de retrouver le Brésil dimanche en 8es. Corinne Diacre planche sur des solutions de réanimer une attaque qui n'exploite pas tout son potentiel.
"Marquer, c'est ce qu'il y a de plus difficile dans le football et ce n'est pas ce qu'il y a de plus facile à travailler". Les paroles prononcées par Corinne Diacre avant la Coupe du monde prennent tout leur sens après le premier tour de l'équipe de France. Avant le huitième de finale face au Brésil dimanche (à 21h en direct sur TF1 et en live commenté sur LCI), l'animation offensive des Bleues est au cœur des interrogations. Si elles avaient débuté avec un feu d'artifices offensif face à la Corée du Sud (4-0), les Françaises se sont montrées plus brouillonnes dans le dernier geste contre la Norvège (2-1) puis le Nigeria (1-0), avec dans les deux cas le VAR et un penalty pour l'emporter. Comme si le sens du but les fuyait.
"Il y a eu un manque d'efficacité certain. Malgré tout, nous avons réalisé jusqu'à présent ce qu'il faut faire dans le football, à savoir marquer à chaque fois un but de plus que 'adversaire. Si nous avons toujours autant d'occasions et que nous gagnons toujours les matches à la fin, le ratio m'importe peu", a tempéré la sélectionneuse tricolore samedi 22 juin. "Jusqu'à présent, nous avons évolué dans le même système de jeu, pour trois prestations complètement différentes. Nous essayons de gommer ce qui n'a pas marché et d'améliorer ce que nous pouvons améliorer, notamment sur le plan offensif. Après, quel que soit le onze de départ qui démarrera, l'idée restera toujours d'animer ce système plus que le système en lui-même. Il faut aussi retrouver notre efficacité offensive qui nous fait défaut depuis deux matches."
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Thiney, symbole d'une attaque qui se cherche
Car si l'organisation en 4-2-3-1, qui se transforme en 4-4-2 en phase défensive, a permis aux Bleues de n'encaisser qu'un but au premier tour - un contre son camp de Wendie Renard -, son animation en phase offensive n'apporte pas les mêmes garanties. Sur les sept buts qu'elles ont inscrits lors du premier tour, quatre l'ont été sur des phases arrêtées. Preuve de leurs difficultés à construire leurs actions et à les concrétiser face à des équipes plus regroupées. Symbole de ces errances, Gaëtane Thiney, alignée en 10, a déçu lors des trois premières rencontres, loin du niveau qu'on peut attendre d'une meneuse titulaire.
Depuis le début du Mondial, elle a raté quasiment tout ce qu'elle a entrepris, expédiant même à côté un but tout fait à cinq mètres de la cage contre le Nigeria. Mais le manque d'influence et d'efficacité de la joueuse du Paris FC, qui n'a plus marqué en grande compétition depuis les Jeux olympiques de 2012, n'est pas le seul frein à l'inventivité et la réussite de l'attaque française. Valérie Gauvin, buteuse face à la Norvège, a trop souvent manqué d'adresse dans le dernier geste. Malgré de bonnes rentrées, Asseyi, Diani et Cascarino ont été efficaces, sans pour autant se rendre indispensables. Seule Eugénie Le Sommer, en voie de rejoindre Marinette Pichon comme meilleure buteuse des Bleues, est indiscutable dans l'animation offensive.
Pour changer la donne, Corinne Diacre n'écarte pas de bousculer ses préceptes, elle l'entraîneuse plutôt axée sur la défense. En injectant par exemple un élément de plus dans l'entrejeu, cela donnerait davantage de latitude aux Françaises en phase offensive. Une solution parmi tant d'autres pour la sélectionneuse tricolore qui sait que la France n'aura pas le droit à l'erreur et qu'il faudra concrétiser la moindre occasion pour s'éviter une sortie de route prématurée. À elle, la chef d'orchestre, de trouver la bonne partition pour mettre les Bleues en musique. Pour leur redonner une attaque toute bleue, toute flamme.