L'équipe danoise avait annoncé qu'elle arborerait lors de la compétition des maillots portant un message politique, pour défendre les travailleurs migrants et les droits LGBT+.La Fifa, qui bannit ce type de message lors de l'évènement, a retoqué leur initiative."Nous le regrettons, mais nous devons en tenir compte", ont concédé les Danois.
La Fifa a lancé un mot d'ordre et ne souhaite pas en déroger : exit les prises de position, il faut "se concentrer sur le football". La fédération internationale a interdit au Danemark, adversaire de la France en poules, de s'entraîner avec des maillots pro-droits humains lors de la Coupe du monde de football au Qatar, a annoncé jeudi la fédération danoise à dix jours du début de la compétition. Elle a rejeté la demande danoise d'utiliser ces maillots portant le message "Human Rights for All" ("Droits de l'homme pour tous"), a confirmé à l'AFP Jakob Høyer, un porte-parole de la Fédération danoise de football (DBU).
Hostile de longue date à l'organisation du Mondial au Qatar, la fédération danoise se veut en pointe sur la défense du respect des travailleurs migrants et des droits LGBT+ dans l'émirat. "Nous avons envoyé une demande à la Fifa, mais la réponse est négative. Nous le regrettons, mais nous devons en tenir compte", a déclaré son directeur général, Jakob Jensen, à l'agence danoise Ritzau. La fédération avait auparavant indiqué que les maillots d'entraînement afficheraient des "messages critiques", deux sponsors (Danske Spil et Arbejdernes Landsbank) ayant accepté qu'ils remplacent leur logo.
"Un message très simple sur les droits de l'homme universels"
Le Qatar est sous le feu des critiques pour le traitement qu'il réserve aux travailleurs étrangers, dont l'arrivée massive dans le pays a permis de préparer les infrastructures nécessaires à la compétition. Selon Amnesty International, ces migrants originaires notamment du Bangladesh, du Népal et d'Inde ont reçu des salaires de misère et travaillé dans des conditions extrêmement précaires. Quant aux relations homosexuelles, elles sont actuellement illégales au Qatar.
Malgré cela, la Fifa, qui interdit tous messages politiques, avait exhorté la semaine dernière les sélections à "se concentrer sur le football" et à ne pas l'entraîner "dans chaque bataille idéologique ou politique". "Il est interdit aux joueurs et officiels d’afficher des messages ou slogans de nature politique, religieuse ou personnelle dans quelque langue ou sous quelque forme que ce soit sur leur tenue, leur équipement (...) ou leur corps", stipule le règlement de la fédération internationale pour la compétition, à l'article 27. Sollicitée par l'AFP, elle n'a pas réagi dans l'immédiat.
La DBU conteste qu'il s'agisse d'un message politique mais se conformera à la décision pour éviter amendes et sanctions, a-t-elle indiqué. "Pour moi, il s'agit d'un maillot avec un message très simple sur les droits de l'homme universels", a plaidé Jacob Jensen.
Sur les maillots officiels du pays scandinave pendant la compétition, son équipementier Hummel a également estompé ses logos en signe de "protestation" contre les autorités qataries, le flocage étant à peine visible sur le tissu. "Nous ne souhaitons pas être visible pendant un tournoi qui a coûté la vie à des milliers de personnes", avait-il déclaré sur Instagram. L'un des maillots que devait arborer l'équipe était même noir, "la couleur du deuil", avait fait savoir la marque.
Le bilan des victimes de l'organisation du Mondial est particulièrement difficile à établir, faute de données fiables sur le sujet. L'Organisation internationale du travail a toutefois dénombré cinquante travailleurs de la Coupe du monde morts en 2020 et des centaines d'autres blessés. De leur côté, les organisateurs du Mondial-2022 avaient reproché à l'équipementier de "dévaloriser" les progrès réalisés par le pays, en "contestant l'affirmation de Hummel selon laquelle ce tournoi a coûté la vie à des milliers de personnes".
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