(IN)ÉGALITÉ - Les footballeuses gagnent en moyenne 96% moins que leurs homologues masculins. Malgré le développement du football féminin, les inégalités en matière de salaire entre les joueuses et les joueurs restent vertigineuses. Sans compter les écarts criants entre joueuses selon les clubs.
Le même maillot, la même passion mais pas le même salaire. Ce n'est un secret pour personne : les footballeuses gagnent beaucoup moins d'argent que les footballeurs. Malgré une augmentation du montant des droits TV et l'implication grandissante des sponsors, les ressources économiques tirées du football féminin demeurent largement inférieures au foot masculin. Selon une étude de l'Observatoire des inégalités en 2017, dont les chiffres ont été confirmés à LCI, les femmes touchaient 96% de moins que les hommes. Dans les autres secteurs, ce chiffre - encore trop élevé - tombait à 22% (18,5% en 2019).
Ainsi, en France, Ada Hegerberg, joueuse la mieux payée de D1, et par extension de tout le football féminin, avec 400.000 euros brut par an à l'OL, gagne environ 100 fois moins que Neymar, joueur le mieux payé de Ligue 1 avec 36 millions d'euros brut annuels au PSG. Avec 3.069.520 euros brut mensuels, soit environ 100.000 euros par jour, il ne faut donc que quatre jours au Brésilien pour supplanter le salaire annuel de la première Ballon d'Or, que l'on ne verra pas fouler les pelouses françaises cet été.
Rémunérée 360.000 euros brut par an du côté de l'Olympique lyonnais, la capitaine tricolore Amandine Henry se classe juste derrière Ada Hegerberg et devant une autre Bleue et Lyonnaise, en la personne de Wendie Renard (348.000 euros). Au pied de ce podium 100% gone, la milieu de terrain américaine de Manchester City Carli Lloyd est payée 345.000 euros par saison. La Brésilienne Marta, longtemps restée la joueuse la mieux payée de la planète foot, ferme ce top 5 avec 340.000 euros à la clé.
De gros écarts d'une joueuse à l'autre
En France, d'un point de vue juridique, aucune joueuse n'est considérée comme professionnelle à proprement parler, contrairement aux hommes qui signent un contrat avec leurs clubs respectifs, et sont liés à la Ligue de football professionnel (LFP). Les filles dépendent de la Fédération française de football (FFF) et sont sous "contrat fédéral", similaire à celui des amateures. Néanmoins, dans les faits et en dépit de cette notion juridique, elles agissent toutes comme si elles étaient professionnelles.
Ainsi, toutes les footballeuses, en D1 notamment, ne sont pas logées à la même enseigne. Cela dépend de leur statut. D'une joueuse à l'autre, d'un club à l'autre, les écarts de salaire peuvent être très importants. Si les meilleures peuvent toucher plusieurs dizaines de milliers d'euros par mois, en France, le salaire mensuel moyen d'une footballeuse est de 2494 euros brut, indique à LCI la Fédération française de football (FFF). À mille lieues des 108.422 euros brut mensuels touchés en moyenne en Ligue 1, selon L'Équipe.
Des disparités qui existent aussi entre clubs. Dans les grandes formations du championnat (Lyon, PSG, Montpellier, Paris FC), les joueuses perçoivent en moyenne 4000 euros brut par mois. Dans les autres équipes de l'élite, elles gagnent entre 1500 et 3000 euros brut mensuel. À ce salaire s'ajoute, parfois, des primes de match que la FFF évalue à environ 150 euros par rencontre gagnée, des subventions ou des primes dites exceptionnelles, par exemple en cas de participation à une Coupe du monde.
Solène Durant, Bleue la moins bien payée avec 1700 euros brut par mois
Le 21 juin, L'Équipe a publié une enquête sur les salaires des joueuses de l'équipe de France qui confirme cet écart entre les internationales, les Lyonnaises étant bien mieux payées que les Parisiennes, elles même mieux rémunérées que les footballeuses des autres équipes de D1. Ainsi les sept joueuses les plus rétribuées évoluent toutes du côté de l'Olympique lyonnais : Wendie Renard (29.000 euros brut par mois), Amandine Henry (29.000 euros), Griedge Mbock (18.000 euros), Eugénie Le Sommer (15.000 euros), Sarah Bouhaddi (12.000 euros), Amel Majri (10.000 euros) et Delphine Cascarino (10.000 euros). Suivent les Parisiennes Kadidiatou Diani (8000 euros), Gaëtane Thiney (7000 euros), Grace Geyoro (6800 euros) et Eve Périsset (6500 euros). En bas de classement, Maéva Clemaron (FC Fleury), Emelyne Laurent (Guingamp) et Julie Debever (Guingamp) touchent 2000 euros par mois. Solène Durand (Guingamp) est la joueuse de l'équipe de France la moins bien payée avec 1700 euros brut par mois.
D'après une étude réalisée en 2017 par Sporting Intelligence, spécialisé dans l'économie et la finance du sport, la D1 est cependant la troisième ligue sportive féminine la plus rémunératrice au monde (derrière la WNBA, la Ligue américaine de basket, et la Super Netball australienne). En moyenne, les footballeuses qui évoluent dans le championnat français sont rémunérées 42.188 euros brut par an. Plus surprenant, elles gagnent mieux leur vie que les joueuses américaines, payées en moyenne 23.301 euros par an dans un pays où le "soccer" est pourtant implanté depuis de très nombreuses années maintenant.
L'équité salariale, le combat de tou(te)s
Il n'empêche que la question des disparités salariales agite de plus en plus de fédérations. Pas plus tard qu'en mars dernier, aux États-Unis, l'équipe nationale féminine a intenté un procès pour "discrimination sexiste institutionnalisée" contre sa Fédération deux ans après avoir déposé une première plainte contre l'US Soccer pour l'égalité des chances entre les sexes. À l'époque, grâce à leur mobilisation, elles avaient obtenu gain de cause avec une augmentation de 30% et de meilleures conditions de voyage.
Meilleures que leurs homologues masculins, qui n'ont jamais fait mieux qu'un quart en 2002, les triples championnes du monde ont formulé une plainte concernant non seulement les salaires, les primes ou encore les conditions de travail, inférieurs aux footballeurs américains. Les voilà engagées dans un nouveau match dans leur combat pour l'équité en matière d'emploi calquée sur le modèle scandinave, précurseur dans ce domaine. En octobre 2017, après une grève de sa sélection féminine, vice-championne d'Europe, appuyée par l'équipe masculine, la Fédération norvégienne avait acté que les joueuses gagneraient désormais autant que les hommes qui ont accepté, en échange, de réduire leur gratification.
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