Covid-19 - Football : le véritable casse-tête des nouvelles jauges dans les stades

Publié le 28 décembre 2021 à 15h52

Source : JT 13h Semaine

DIFFICULTÉS - Pour tenter d'enrayer la nouvelle vague épidémique dans l'Hexagone, le gouvernement a annoncé un retour, dans les jours à venir, d'une jauge de 5000 personnes pour les événements en extérieur. Un véritable coup dur pour les clubs de football, déjà largement affaiblis par la pandémie.

Nouveau coup dur pour le monde du football. La dégradation de la situation sanitaire en France a conduit l'exécutif a décidé de durcir les restrictions qui touchent de plein fouet un secteur déjà fortement éprouvé par la pandémie depuis près de deux ans. 

La capacité maximale des stades va provisoirement être (de nouveau) abaissée à 5000 personnes, au même titre que l'ensemble des grands rassemblements. En outre, "la consommation de boissons et d’aliments sera interdite dans tous les équipements sportifs", a annoncé Jean Castex lundi soir. Les buvettes vont donc être, dans les prochains jours, forcées de fermer leurs portes. Pour ne rien arranger, l'obligation de présenter un pass vaccinal - si ce dernier est adopté par le Parlement - va faire peser une contrainte supplémentaire sur les clubs et ses salariés, y compris les joueurs. 

La déception pour Vannes...

Mises bout à bout, ces mesures génèrent un immense casse-tête, notamment sur le plan économique. Ainsi, de nombreuses rencontres de gala, initialement prévues comme de grandes fêtes populaires, vont finalement être largement encadrées. C'est par exemple le cas du seizième de finale de Coupe de France entre Vannes et le PSG. À quelques jours d’accueillir le club de la capitale dans son stade de La Rabine, le président du club de National 2 a fait part de sa "déception". "On avait déjà dû sacrifier 3000 places du stade pour installer un parcage visiteur et recevoir les 500 supporters du PSG", se désole Maxime Rey dans les colonnes du Parisien. À ces 3000 places s'ajoutent la nouvelle réduction de 1600 places pour respecter la nouvelle jauge, soit près de 50% de la capacité de la Rabine (9600 places). Une perte que le président du VOC estime à 50.000 euros. "Ce qui me gêne le plus, c’est qu’on avait prévu [...] 3000 places pour le grand public. C’est vraiment quelque chose auquel je tenais, pour que cette fête soit ouverte à tous les Vannetais", ajoute-t-il avec fatalisme. 

Lens-Lille reporté pour échapper à la nouvelle jauge ?

Autre région, mêmes préoccupations. Le RC Lens, qui devait recevoir Lille en 16e de finale de la Coupe de France le 4 janvier, a demandé à son adversaire et à la Fédération Française de Football d'avancer cette rencontre au 2 janvier pour anticiper le retour des jauges, dont l'entrée en vigueur est prévue pour le 3 janvier. Cette requête est faite au nom de la "mise en place équitable des décisions gouvernementales, à travers des conditions similaires d'organisation des rencontres", a indiqué dans un communiqué le club artésien. "Le Racing a pleinement conscience des contraintes, notamment pour les diffuseurs et la préparation des équipes, liées à cette reprogrammation" éventuelle, ajoute-t-il. En l'état actuel des choses, le derby du Nord, qui promettait une ambiance bouillante au stade Bollaert-Delelis se déroulerait sans de (très) nombreux supporters, au contraire de 14 des 16 rencontres de Coupe de France prévues le week-end prochain.

Un timing désastreux pour le football hexagonal

Au-delà des prochains jours, le retour des lourdes restrictions dans les stades intervient dans un contexte économique déjà particulièrement difficile pour la majorité des clubs du football français. Les pertes de ces derniers se comptent déjà, en effet, en dizaines de millions d'euros depuis le début de la pandémie. Huis clos, jauges réduites et pass sanitaire sont passés par là... Plusieurs membres de l'élite, Bordeaux et Saint-Etienne en tête, se trouvent au bord du gouffre. Ces mesures prohibitives risquent encore d'aggraver la situation, quand bien même le gouvernement a promis de nouvelles indemnisations pour compenser les pertes liées à la billetterie. 

En outre, ces annonces interviennent dans un timing particulièrement cruel pour certains, à commencer par l'Olympique Lyonnais. Vivant déjà une saison cauchemardesque, marquée par des débordements entre supporters et des résultats décevants, le club de Jean-Michel Aulas va devoir disputer deux de ses plus gros matchs de l'année à domicile devant un public réduit. Le Groupama Stadium (environ 60.000 places) devrait sonner particulièrement creux pour le choc contre le Paris Saint-Germain (9 janvier) et le derby contre l'AS Saint-Etienne (21 janvier) alors même que ces deux matchs devaient se jouer à guichets fermés. Même coup dur pour Bordeaux, dont le choc contre Marseille (7 janvier) constitue traditionnellement l'un des temps forts de la saison, ou encore Lille qui doit accueillir le Paris Saint-Germain le 6 février prochain.


Maxence GEVIN

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