Malgré des rumeurs d'annulation, le Japon s'accroche à ses JO

M.D. (avec AFP)
Publié le 22 janvier 2021 à 10h12, mis à jour le 25 janvier 2021 à 18h58
Malgré des rumeurs d'annulation, le Japon s'accroche à ses JO
Source : Philip FONG / AFP

PANDÉMIE - Les organisateurs affichent leur confiance sur la tenue de l'événement sportif en 2021, alors que de plus en plus de voix s'élèvent pour réclamer un nouveau report.

Des "JO", coûte que coûte ? À tout juste six mois de l’ouverture prévue des Jeux olympiques de Tokyo, une partie du Japon, dont sa capitale, vit à l’heure de l’état d’urgence déclaré début janvier face à la forte recrudescence des cas de Covid-19. Mais le Premier ministre japonais, Yoshihide Suga, se dit convaincu qu’ils se tiendront comme prévu cet été. "Je suis déterminé" à accueillir des Jeux olympiques "sûrs" à Tokyo, en signe de "victoire de l'humanité sur le nouveau coronavirus", a déclaré ce vendredi le dirigeant, lors d'une séance parlementaire.

Pourtant, à en croire le journal britannique The Times, qui a cité jeudi une source au sein de la coalition au pouvoir au Japon, le gouvernement aurait déjà secrètement acté l'impossibilité d'organiser les Jeux olympiques et paralympiques cette année. Pour sauver la face, le gouvernement chercherait à s'assurer au préalable que Tokyo organise les JO de 2032, la prochaine édition disponible (après Paris-2024 et Los Angeles-2028), toujours selon le Times. Des informations qui ont rapidement été démenties par le comité d'organisation de Tokyo-2020 qui a rappelé ce vendredi dans un communiqué qu'il était "entièrement concentré" sur les préparatifs pour accueillir les JO (du 23 juillet au 8 août 2021). 

Il n'y a "rien de vrai" dans l'article du Times, soutient également le porte-parole adjoint du gouvernement japonais, Manabu Sakai. Pas d'annulation, donc, mais une édition qui, Covid oblige, aura une dimension singulière. "Il s'agira de Jeux très différents, avec un focus sur les athlètes et leurs compétitions", promet le patron du Comité olympique australien, Matt Carroll, qualifiant de "rumeur infondée" l'information sur une annulation des JO à Tokyo. Dans un entretien mardi à l'AFP, le directeur général de Tokyo-2020, Toshiro Muto, se dit lui aussi confiant : "La tenue des Jeux est notre cap inflexible" mais il n'a pas exclu que ces JO puissent se tenir avec un nombre limité de spectateurs ou sans spectateurs. 

Vers des Jeux olympiques à huis-clos ?

Le président du CIO, Thomas Bach, est lui-même monté au créneau. "Nous n'avons à cet instant aucune raison de croire que les Jeux olympiques à Tokyo ne s'ouvriront pas le 23 juillet dans le stade olympique à Tokyo", assure-t-il dans un entretien à l'agence japonaise Kyodo paru ce jeudi.  "Il n'y a pas de plan B" et "nous sommes totalement engagés à faire de ces Jeux (des Jeux) sûrs et réussis", a-t-il martelé. Mais dans le contexte sanitaire actuel, est-il bien raisonnable de maintenir la tenue de cet événement, public ou pas ? Au sein même du gouvernement japonais, des voix s'élèvent quant au bien fondé du maintien de la compétition dans le contexte actuel.

La semaine dernière, un ministre clé du gouvernement japonais, Taro Kono, avait exprimé son scepticisme, en estimant qu'il ne fallait rien exclure pour les JO de Tokyo reportés à cette année. En mars 2020, alors que la pandémie se propageait à travers le monde, le Comité internationale olympique avait finalement pris la décision sans précédent de reporter les Jeux, initialement prévus du 24 juillet au 9 août 2020, après l'annonce par l'Australie et le Canada de leur intention de ne pas envoyer d'athlètes.

Redoutant que l'événement n'aggrave encore la pandémie dans le pays, l'opinion publique japonaise est pour sa part très majoritairement opposée à l'organisation des Jeux, préférant un nouveau report ou une annulation pure et simple, selon un récent sondage. Ce vendredi, l'Association médicale de Tokyo a suggéré que l'événement se déroule à huis clos. "Ils doivent abandonner l'idée de faire la fête du siècle en invitant des gens de différents pays", a déclaré son président Haruo Ozaki au journal Asahi Shimbun en préconisant des Jeux "sans spectateurs". Ce qui serait, évidemment, une première dans la grande histoire des Olympiades.

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