"Mes jambes sont sauvées" : les premiers mots de Philippe Boutron, gravement blessé sur le Dakar

Publié le 28 janvier 2022 à 8h17

Source : JT 20h Semaine

Philippe Boutron a été grièvement blessé, le 30 décembre, dans l'explosion qui a touché un véhicule d'assistance qu'il conduisait sur le Dakar, en Arabie saoudite.
Rapatrié en France, le pilote confirme que "ses jambes sont sauvées".
Le président de l'US Orléans, qui s'exprime pour la première fois, parle bien d'un "attentat".

C'est la première fois qu'il parle depuis "l'attentat". Le 30 décembre dernier, deux jours avant le départ du Dakar depuis Jeddah, en Arabie saoudite, le véhicule d'assistance de l'écurie française Sodicars Racing a mystérieusement explosé, causant un trou dans le plancher au niveau du siège conducteur, la place occupée par le pilote de buggy Philippe Boutron. 

Sérieusement blessé aux jambes, il a été opéré en urgence sur place. Le pilote chevronné, dont ce devait être le neuvième Dakar, a, par la suite, été rapatrié en France, le 3 janvier, pour être hospitalisé à l'hôpital de Percy, à Clamart, dans les Hauts-de-Seine. Placé "dans un coma artificiel de façon à alléger ses souffrances", selon l'équipe Sodicars, il risquait l'amputation

Je ne sais pas quand je pourrai remarcher
Philippe Boutron, pilote de l'équipe Sodicars

"La situation s'améliore, j'ai été touché aux deux jambes, mais on a à faire à de grands professionnels dans cet hôpital. Je suis réopéré encore lundi (prochain), je ne sais pas quand je pourrai remarcher exactement, mais mes jambes sont sauvées et ça, c'est l'essentiel", a confié à France Bleu Orléans l'homme d'affaires de 61 ans, toujours hospitalisé mais soulagé. "Le moral est bon", a assuré celui qui est aussi le président de l'US Orléans, club de National, le troisième échelon du football français. Opéré "plusieurs fois" et greffé "deux fois sur chaque jambe", il a confirmé que l'amputation "a été évoquée" "dans le pire des cas"

De l'explosion, Philippe Boutron garde des bribes de souvenirs. Il est sorti de l'hôtel, où il venait de passer la nuit, et puis s'est assis derrière le volant pour se rendre, avec son équipage, aux vérifications techniques d'avant-course. C'est là qu''"il y a eu "un gros choc". "On ne s'y attendait pas du tout", a-t-il raconté. "La bombe a été mise" sous le pédalier de la voiture d'assistance "et j'ai pris le plancher sous les jambes". A-t-il pensé tout de suite à un engin explosif ? "Non, sur le coup, on ne savait pas." 

Malgré les dénégations des autorités saoudiennes, la thèse de l'attentat est depuis défendue par les proches et l'équipe du pilote. Une hypothèse depuis prise au sérieux par le Quai d'Orsay. Le 4 janvier, cinq jours après les faits, le parquet national antiterroriste français (Pnat) a ouvert une enquête préliminaire pour "tentative d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste". Les enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) ont interrogé "tout le monde", a confirmé Philippe Boutron, qui a lui-même été entendu "deux fois", "pour élucider" ce qu'il nomme être "un attentat".


Yohan ROBLIN

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