Disparition d'Emiliano Sala : comment la découverte des débris d'avion va relancer les recherches

Publié le 30 janvier 2019 à 23h51, mis à jour le 31 janvier 2019 à 20h14

Source : Sujet TF1 Info

ENQUÊTE - Des débris pouvant appartenir à l'avion dans lequel le footballeur argentin Emiliano Sala a disparu ont été retrouvés du côté de Surtainville, commune française proche des îles anglo-normandes. Les recherches officielles vont reprendre dès que les conditions météorologiques en mer le permettront.

Va-t-on retrouver Emiliano Sala et son pilote ? Un peu plus d'une semaine après la disparition de l'avion qui transportait l'attaquant argentin de Nantes à Cardiff, où il venait de s'engager, des débris ont été retrouvés sur une plage du Cotentin, ont annoncé les enquêteurs ce mercredi 30 janvier. Ils pourraient appartenir au monomoteur dans lequel l'ancien buteur du FC Nantes a pris place, en compagnie de David Ibbotson, avant de disparaître au-dessus de la Manche.

C'est une première avancée majeure pour tenter de retrouver l'avion, qui a disparu mystérieusement des radars lundi 21 janvier à 20h23 à une vingtaine de kilomètres au nord de Guernesey, une île anglo-normande. Ces nouveaux éléments relancent l'enquête.

Quels sont les débris retrouvés ?

Des débris provenant "probablement" de l'avion dans lequel Emiliano Sala se trouvait ont été retrouvés, a indiqué ce mercredi l'AFP citant les enquêteurs. Ces débris, des morceaux de siège ou des coussins, ont été signalés dans la péninsule du Cotentin, en Normandie. Une partie d'un coussin de siège a été découvert samedi 26 janvier sur une plage de Surtainville, commune située à environ 75 kilomètres, par delà la mer, de Guernesey, où la famille de l'attaquant argentin mène depuis jeudi dernier une opération de recherche privée. Un autre coussin a été récupéré dans la même zone, à Baubigny, le lendemain, dimanche 27 janvier.

Disparition d'Emiliano Sala : le témoignage de la promeneuse qui a retrouvé les débrisSource : JT 20h Semaine

Le 26 janvier, Josette Bernard a mis la main sur des débris appartenant "probablement" au monomoteur qui a disparu depuis le 21 janvier, alors qu'elle se promenait sur la plage de Surtainville. "En revenant de ma petite balade d'une heure, j'ai vu quelque chose de gris et carré qui flottait et arrivait avec les vagues", raconte-t-elle à TF1. "Je me suis approchée dans l'eau et j'ai vu que ce n'était pas un conteneur. C'était un dossier de siège d'avion." 

"J'ai appelé la gendarmerie, qui m'a mis en relation avec la gendarmerie maritime à Cherbourg. Ils sont venus ici récupérer le dossier", ajoute-t-elle dans La Presse de la Manche. Le lendemain, le 27 janvier, Camille Leblond a signalé à son tour un débris de siège sur la plage de Baubigny, proche de celle de Surtainville. "Je promenais mes chiens sur la plage. Sur le coup, je me suis dit : 'ça doit être un bout de bateau'. Il était 17h30, près du camping Bel Sito, c'est l'accès principal à la plage de Baubigny", déclare-t-elle. "Je me suis dit, si c'était mon frère qui était dans l'avion, j'aimerais que des personnes qui trouvent des indices préviennent. En rentrant chez moi, une heure plus tard, j'ai appelé la gendarmerie de Barneville-Carteret. Il m'ont dit qu'ils allaient récupérer le débris. Effectivement, mes parents m'ont confirmé qu'ils les avaient croisés."

Quelles conséquences sur les recherches ?

"Après un examen préliminaire, nous avons conclu qu'il est probable que les coussins proviennent de l'avion disparu", a annoncé le bureau d'enquête britannique sur les accidents aériens, l'Air Accident Investigation Branch (AAIB), dans un long communiqué. L'organisme a confirmé que, suite de cette découverte, les recherches officielles vont reprendre pour "maximiser" les chances de retrouver d'autres débris de l'avion disparu. "En raison des conditions météorologiques et de la mer, nous prévoyons actuellement que la recherche dans les fonds marins commencera à la fin du week-end et durera jusqu'à trois jours", a ajouté l'AAIB.

David Mearns, chasseur d'épaves renommé, qui coordonne l'opération de recherche privée à la demande des proches d'Emiliano Sala, a réagi sur son compte Twitter à la relance des recherches officielles. Le scientifique marin a indiqué que "la recherche financée par des fonds privés sera effectuée, avec l'accord de la famille Sala, en étroite coordination avec les efforts de recherche de l'AAIB. Les deux navires travailleront ensemble pour fouiller la zone désignée de la manière la plus sûre, la plus complète et la plus efficace possible."

Où se trouve la zone à fouiller ?

La section de recherche de la gendarmerie maritime cherche désormais à déterminer le lieu du crash de l'avion transportant Emiliano Sala et le pilote David Ibbotson. Soit les eaux territoriales anglaises, soit les eaux françaises. Pour définir la localisation précise, les experts doivent calculer les données maritimes et les comparer aux signaux transmis par le Piper Malibu. Ils vont analyser la trajectoire des débris, la rétro-dérive, à partir des courants et des marées.

Une fois que cela sera fait, ils vont déterminer quel pays sera compétent pour mener l'enquête.

Quand les recherches officielles vont-elles reprendre ?

Un important dispositif de recherches avait été lancé dès le 21 janvier par la police de Guernesey, après la disparition de l'avion, puis relancée les trois jours suivants sans succès. Elles avaient été ensuite stoppées. Après la mobilisation de la famille du joueur et du monde du football, des recherches à titre privé, financées par une cagnotte en ligne, ont été lancées et sont toujours en cours. Elles vont être renforcées dans les prochains jours par un sous-marin. Un navire, équipé de sonars et d'un véhicule sous-marin téléguidé, a quitté le port de Southampton, dans le sud de l'Angleterre, mercredi soir. La mer est profonde d'environ 65 mètres dans la zone de recherche, 110 mètres à son maximum, au large des îles anglo-normandes

La découverte de débris dans la péninsule du Cotentin venant "probablement" du monomoteur ce mercredi 30 janvier, a convaincu l'Air Accidents Investigation Branch (AAIB) de lancer sa propre opération de recherche sous-marine. Les recherches officielles devraient débuter le week-end prochain, dès que les conditions météorologiques en mer le permettront. 


Yohan ROBLIN

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