Dopage : Froome, le coureur qui veut laver plus blanc que blanc

par Sebastien COCA
Publié le 19 octobre 2016 à 12h31
Dopage : Froome, le coureur qui veut laver plus blanc que blanc
Source : JOSE JORDAN / AFP

CYCLISME - Régulièrement mis en cause pour ses performances lors du Tour de France, qu'il a remporté en 2013, 2015 et 2016, le Britannique l'a encore récemment été lors de fuites de documents organisées par Fancy Bears sur les autorisations d'usage à des fins thérapeutiques (AUT). Et comme à chaque fois, Chris Froome se présente en Monsieur Propre.

Toujours plus. Lors du Tour de France 2015 qu'il était en train d'écraser sans trop sembler forcer, Christopher Froome avait pris les devants face aux soupçons de dopage et avait profité des deux journées de repos pour convoquer des conférences de presse et montrer patte blanche. Et celui à qui un spectateur avait jeté de l'urine et qui était alors parfois sifflé sur le bord des routes d'expliquer : "On essaye d'être le plus transparent possible. On nous pose bien plus de questions qu'aux autres équipes et je réponds à bien plus de questions que les autres favoris. J’aimerais ne pas avoir à le faire". 

La presse doute de Froome

Suspicions dans la presse autour des performances du cycliste Chris FroomeSource : Les vidéos infos
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Le coureur vedette de la Sky avait aussi déclaré qu'il se sentait "fier d'être arrivé à ce niveau en étant propre" et s'était même dit prêt à publier des documents médicaux pour prouver sa bonne foi. Bref, question dopage, chez Froome, il n'y aurait donc rien à voir. Une posture et une ligne de défense d'ailleurs calquée sur celle de son équipe qui, même si elle écrase la concurrence depuis plusieurs années, assure ne jamais avoir triché. Une posture, qui tient aussi du slogan commercial, pourtant mise à mal par les dernières révélations des Fancy Bears, un groupe de hackers qui a récemment piraté le site de l'Agence mondiale anti-dopage (AMA) et publié des documents montrant l'utilisation d'autorisation d'usage à des fins thérapeutiques (AUT) pour des produits interdits mais tolérés dans le cadre restreint et contrôlé d'une prescription médicale. 

J'étais même content que mon nom sorte car du coup, il y a moins de place à la spéculation"
Chris Froome

Et parmi les nombreux champions mis en place publique : Bradley Wiggins (qui a remporté le Tour 2012 avec la Sky) et Froome... Si sur son cas personnel, le Kényan de naissance se dit, dans une interview accordée à L'Équipe ce mercredi, "content que [son] nom sorte, car du coup, il y a moins de place à la spéculation", il confie, par contre, avoir été "surpris" par le cas de son ancien partenaire. Car s'il savait que Wiggins avait des problèmes d'asthme, comme énormément de coureur dans le peloton..., il affirme tout ignorer de ses allergies qui ont pourtant nécessité une prise de corticoïdes (via du triamcinolone). 

Capture d'écran @L'Équipe

Se muant donc en chantre d'un cycliste propre, Froome semble jeter le doute sur son compatriote tout en ne lâchant pas son créneau d'être un coureur irréprochable en appelant à un contrôle accru des AUT : "Je crois que les autorités, l'AMA et l'UCI (Union cycliste internationale) en particulier, devraient réévaluer tout le processus pour attribuer les AUT". L'élève presque trop parfait.


Sebastien COCA

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