RIPOSTE - Peu avant l'Euro 2016, Karim Benzema expliquait que Didier Deschamps ne l'avait pas sélectionné car il avait "cédé à la pression d'une partie raciste de la France". Trois ans après ces accusations, le sélectionneur a confié dimanche en avoir gardé un souvenir amer.
"Deschamps a cédé à la pression d'une partie raciste de la France." Ces propos tenus en juin 2016 par Karim Benzema, non sélectionné avec l'équipe de France pour l'Euro à venir, dans les pages du quotidien espagnol Marca avaient provoqué de vives réactions dans l'Hexagone. Une accusation de passivité face au racisme qui reste en travers de la gorge du sélectionneur des Bleus. Invité sur Europe 1 ce dimanche 13 janvier, le patron des champions du monde est revenu, avec beaucoup d'amertume, sur cet épisode qu'il n'a toujours pas digéré.
Marqué dans sa chair, Deschamps a expliqué dans l'émission "Face aux auditeurs" qu'il "n'oubliera jamais" les répercussions que cela a engendré, lorsque par exemple le mot "raciste" a été tagué sur un mur de sa maison du Finistère. "Ce sont des moments très, très désagréables, forcément, parce que ça a des conséquences sur ma famille et ce n'est pas acceptable."
"Ça restera", a-t-il poursuivi à l'antenne. "Et que certains puissent se permettre de tenir des discours qui amènent à des conséquences qui dépassent tout entendement, ça, je n'oublierai jamais, forcément. On vit avec, mais, à ce moment-là, j'ai considéré que la ligne blanche avait été franchie et quand on franchit la ligne blanche, il y a un point de non-retour."
Je sélectionne des joueurs français, ils sont tous Français
Didier Deschamps
Accusé par Éric Cantona d'avoir écarté Karim Benzema et Hatem Ben Arfa en raison de leurs origines "nord-africaines", puis visé, fin 2017, par les sous-entendus de Samir Nasri qui expliquait que certains de ses choix étaient dictés par les "origines" des joueurs, l'ancien entraîneur de l'Olympique de Marseille s'est défendu. "Je sélectionne des joueurs français, ils sont tous Français et ça ne m'est jamais arrivé de ne pas sélectionner quelqu'un pour des raisons de couleur ou de religion", a-t-il déclaré. "Et, dans l'autre sens, ça ne m'arrivera pas de sélectionner quelqu'un sur ces mêmes critères, parce que ce serait aussi grave, si ce n'est pire."
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