Équipe de France : quel bilan dresser de l’année 2016 des Bleus ?

par Hamza HIZZIR
Publié le 16 novembre 2016 à 18h50
Équipe de France : quel bilan dresser de l’année 2016 des Bleus ?

Source : J.E.E/SIPA

FOOTBALL – C’est sur un nul sans saveur face à la Côte d’Ivoire que l’équipe de France a conclu une riche année 2016. L’occasion de se pencher sur la trace que celle-ci laissera dans l’Histoire.

Demandez à des joueurs de foot professionnels pourquoi ils font ce métier et 90% d’entre eux, au bas mot, répondront "gagner des titres". Une facilité au mieux, un mensonge au pire. Car ce qui distingue précisément le sport-roi de ceux qu’on pratique aux États-Unis, c’est précisément ce dépassement des chiffres : on joue d'abord pour vivre, et transmettre, des émotions. Et certaines défaites, de ce point de vue, pèsent plus lourd que les trophées soulevés, les records, et autres lignes ornant les palmarès sur les pages Wikipedia. En 2016, l’équipe de France n’aura donc pas remporté "son" Euro. Mais, le moment venu, on aura tout de même quelques histoires à raconter aux enfants. De belles histoires.

Didier Deschamps : "On n’est pas à l’abri d’une chute de tension"

Voici le bilan dressé par Didier Deschamps, lundi soir, à la veille de France-Côte d’Ivoire : "On apprend toujours. Je me lève tous les matins en me disant que je vais apprendre quelque chose. On a vécu un Euro à domicile avec toute l’attente qu’il y avait autour. C’est une belle année. On avait une opportunité incroyable qu’elle soit très, très belle. Avant l’Euro, on a eu quelques complications, peut-être l’avez-vous oublié mais moi je ne l’ai pas oublié… L’équipe de France a grandi, elle a gagné en maîtrise et en expérience. Mais on n’est pas à l’abri d’une chute de tension. Par rapport à la qualité qu’on a, notamment en attaque, nos adversaires s’organisent désormais pour bien défendre. On va encore être confrontés à ça, on doit encore progresser là-dessus car ça demande de la justesse technique." Comprendre : pour devenir champion du monde en 2018.

Car il faut bien se fixer des objectifs pour avancer. Mais on note qu’ici, pour la première fois, le sélectionneur parle de jeu. Et il faut justement se souvenir du point de départ de cette année : des matchs contre les Pays-Bas et la Russie, début mars. Un feu d’artifices offensif inattendu, né dans les cendres du 13 novembre 2015 et de l’affaire de la sextape, qui avait privé les Bleus de ses deux meilleurs attaquants de l’époque (paraissant déjà si lointaine), Karim Benzema et Mathieu Valbuena. Ces deux matchs ont entériné leur sacrifice, au profit d’une certaine idée de la France-post attentats, foisonnante, bienveillante, enthousiaste. En quête de joies, si possible futiles. Dorénavant, les Bleus allaient marquer des buts, quitte à en prendre.

L’Euro est vite arrivé, derrière, avec ses forfaits en cascade en défense, ses polémiques, sa phase de groupes anxiogène. Le tournoi de l'équipe de France, avec le recul, se résume finalement à la mi-temps du 8e de finale face à l’Irlande. Ce moment où Antoine Griezmann a enfilé le costume du sauveur pour ne s'en dévêtir qu’en finale. Toutes les grandes heures de l’Histoire de l’équipe de France, comme celle du pays, s’inscrivent dans le mythe de l’Homme providentiel, de Napoléon à Zidane, en passant par Robespierre, Kopa, De Gaulle ou Platini. On peut parler de passage au 4-4-2, de Sissoko, d’une jeune génération de joueurs exceptionnelle, de Pogba, mais on ne doit jamais oublier qu’elle ne s’épanouira que dans le sillage, voire dans l’ombre d’un immense Griezmann. Le Griezmann de cette demi-finale déjà légendaire face à l’Allemagne.

Cet automne, le début de la campagne éliminatoire du Mondial 2018 a confirmé à la fois cet élan (la maîtrise affichée aux Pays-Bas début octobre) et cette perfectibilité (vendredi, les Bleus ont attendu d’être menés face à la Suède pour enfin se mettre à jouer). Et, quelque part au milieu de tout cela, il y a les histoires d’hommes. L’éclosion spectaculaire de Rabiot, après celle de Kanté. Mais pas que. "On a connu des moments difficiles cette année, des événements dramatiques, des histoires extra-sportives, disait Lloris à la veille de la finale de l’Euro. Le fait d’avoir répondu présent sur le terrain nous donne plus de fierté encore. De sentir tout le public français derrière nous, de sentir cette joie partagée entre les joueurs et le public, ça renforce les liens. Je pense que les Français ont eu vraiment besoin de s’évader à travers cette compétition. Le sport a cette force de rassembler, et on peut bien le voir dans ce qu’on est en train de vivre. Ça vaut le coup de finir sur les rotules." Vivement 2017.


Hamza HIZZIR

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