Euro 2015 : quand les Bleus racontent l'incroyable progression de Rudy Gobert

par Adrien CHANTEGRELET
Publié le 7 septembre 2015 à 15h25

NOUVELLE STAR – Après avoir explosé avec les Bleus lors de la dernière Coupe du monde, Rudy Gobert s'est encore plus affirmé sous le maillot des Utah Jazz. Dorénavant intégré dans le cinq majeur par Vincent Collet, du haut de son double mètre 18, le pivot de 23 ans sera un des atouts majeurs de l'équipe de France à l'Euro. Même si les cadres sont là pour veiller sur lui.

Ses contres et ses dunks ravageurs sont devenus des rendez-vous incontournables du top 10 quotidien de la NBA. Avec ses mains longues de 25 centimètres, Rudy Gobert peut tout faire. Même repousser Pau Gasol, le meilleur pivot de l'histoire du basket européen, lors du quart de finale de la Coupe du monde 2014 disputé face à l'Espagne, chez elle. Le moment où tout a basculé pour l'intérieur alors âgé de 22 ans et méconnu du grand public après une saison quasi blanche à Utah.

Le "petit gars" de Saint-Quentin alors quelque peu indiscipliné étant gamin, jamais avare en bêtises, souvent recadré par sa maman, a bien changé. Il est devenu un (grand) homme, du haut de ses 2m18 et de son envergure de 2m36. Des chiffres qui font mal à la tête pour les observateurs et à ses adversaires quand ils s'approchent trop près du cercle. Mais également à ses coéquipiers, impressionnés par la corpulence de Gobert. "Rudy a un potentiel physique incroyable, il n'y a pas d'autres mots" nous souffle son partenaire dans la raquette, Joffrey Lauvergne. La formule employée par Nicolas Batum pour évoquer la grande taille du pivot prend également tout son sens. "Avec Rudy, on a des tours jumelles à l'intérieur, ça, c'est plutôt rare !" Et un gros point fort sur lequel compte bien s'appuyer Vincent Collet qui a décidé de l'intégrer dans le cinq majeur des Bleus pour l'Euro.

"Cet Euro ne va pas être évident pour lui"

Cette place, Gobert a su la saisir grâce à son incroyable seconde partie de saison avec les Utah Jazz. Toutes ses statistiques ont doublé, et ont permis au Français d'être considéré comme le troisième joueur ayant le plus progressé cette année en NBA. Une évolution remarquée par Evan Fournier issu également de la même génération 92. "Il a forcément pris de la confiance compte tenu de sa très bonne seconde partie de saison, il va avoir un rôle grandissant dans cette équipe Je lui fais vraiment confiance, confie l'arrière des Orlando Magic. Puis Rudy est long, il met des dunks, c'est quelque chose d'excitant !"

L'ensemble du groupe France est de toute manière unanime à son sujet : Gobert deviendra un maillon essentiel de l'équipe championne d'Europe en titre, une fois que les Parker, Diaw et Pietrus auront laissé la main après les Jeux olympiques de Rio. Mais tandis que les plus jeunes ne manquent pas de superlatifs pour qualifier les prestations de l'ancien joueur de Cholet, les cadres veillent au grain. Et tentent de le mettre en garde. "Cet Euro ne va pas être évident pour lui ! Lors de ma première campagne j'étais pas mal, dans l'euphorie, mais j'ai galéré pour la deuxième campagne, lance, en connaissance de cause, Nicolas Batum. C'est à nous, les cadres, de le mettre dans les meilleures conditions pour qu'il réussisse son Euro. Mais il a une bonne mentalité."

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Avis complètement partagé par Florent Pietrus, aussi intransigeant sur le terrain que vis-à-vis de son jeune partenaire."C'est à nous de l'accompagner, car ce n'est pas un joueur fini, il est toujours un peu insouciant, il faut essayer de le cadrer !" La réplique de Batum fuse illico, et le sujet fait finalement un peu débat, preuve de l'importance du bonhomme. "Cadrer Rudy ? Ah mais on ne peut changer quelqu'un en deux secondes, d'un claquement de doigts, il a fait des efforts par rapport à l'année dernière, c'est déjà une bonne chose", reconnaît le nouveau joueur des Hornets, qui n'a pas oublié les petites bourdes de Gobert sur le dress code imposé en préparation, l'an passé. Mais qu'importe, les amateurs de basket s'attacheront davantage à ses performances sur le parquet, et Joffrey Lauvergne s'amuse à nous poser cette question existentielle : "Jusqu'où va-t-il aller ? Personne ne le sait." Très haut. Sans aucun doute.


Adrien CHANTEGRELET

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