Euro 2016 : "Au pire, on va finir finaliste", prédit Jean-Claude Darmon

Publié le 6 juin 2016 à 15h29
Euro 2016 : "Au pire, on va finir finaliste", prédit Jean-Claude Darmon

FOOT BUSINESS - Le football est devenu au fil des décennies une affaire de gros sous. Grâce (ou à cause, c’est selon) à Jean-Claude Darmon, proclamé "grand argentier du football" dès le début des années 1980. Il en connaît toutes les ficelles et nous éclaire sur les choses du ballon rond d’aujourd’hui.

Du football, Jean-Claude Darmon a tout compris avant les autres. L’ancien "grand argentier du foot" a fait fortune en négociant, dès les années 1980, les droits télé du Championnat de France. Celui qui, à 74 ans, s’astreint cinq séances de sport par semaine, a frayé avec les plus grands requins du sport-business et peut, aujourd’hui, parler des coulisses du sport-roi.

A l'occasion de la sortie de son libre, "Au Nom du Foot" (Editions Fayard), nous l’avons rencontré à Paris, dans l’hôtel particulier qui abrite JC Darmon Conseil. Sous la photo de Claude Bez, on a parlé rachat de l’OM, Benzema, Euro… Entre autres.

Aujourd’hui, le football est financé des investisseurs plus nombreux et plus riches que jamais. Ne vous dites-vous pas que vous êtes arrivé trop tôt ?
Non, parce que j’étais un pionnier. Et si vous demandiez à un pionnier du Far West s’il regrette d’avoir défriché la Californie plutôt que de jouer en bourse à Wall Street, il vous aurait répondu que non. Parce que ce n’est pas comparable. Mais je tire mon chapeau aux Qataris. C’est extraordinaire de voir ce qu’ils font pour le PSG et pour la France.  

L’Olympique de Marseille est aussi à prendre. Vous avez des nouvelles quant à son rachat ?
J’ai reçu une lettre dans laquelle on me propose de donner un conseil à un investisseur énorme. Je vais le faire.

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Imaginons ensemble le profil du repreneur idéal…
La couleur de l’argent n’est pas infamante. S’il y a un fonds d’investissement ou une personne seule qui veut y aller, il faut d’abord qu’il ait une surface financière suffisamment forte pour racheter les parts de Marguerite (sic). Mais il faut aussi qu'il puisse investir dans une équipe afin qu’elle soit, au moins, équivalent à Lyon ou Monaco. Celui qui va venir sera obligé de mettre sur la table 150, 200 millions d’euros minimum. Et 250 millions s’il veut aller concurrencer les deux équipes précédemment citées et viser la 2e place.

Que faudrait-il pour que davantage d’investisseurs s'intéressent au football hexagonal ? A Marseille… par exemple.
De la pédagogie. A destination du monde du football mais aussi du grand public. Il faudrait expliquer qu’un club de foot professionnel est une entreprise normale et qu’à ce titre, elle doit engendrer du bénéfice. C’est dans l’intérêt de tout le monde. Il faut aussi que l’état, plutôt que de penser à plomber le foot du matin au soir, imagine plutôt une fiscalité similaire aux autres pays européens. Savez-vous que les charges sociales de Bordeaux ou Saint-Etienne équivalent, grosso modo, à la totalité de ce que versent les 20 clubs allemands. Ça n’a aucun sens.

Avez-vous rencontré des fortunes étrangères qui auraient été prêtes à investir dans le foot français mais qui sont refroidies par cette fiscalité ?
J’ai croisé des gens qui avaient peur de la France surtout à cause des grèves. Mais la fiscalité, oui, ça plombe. Je vais vous dire un truc : sur le marché, les clubs français ne sont pas chers. Une paille par rapport aux clubs allemands, espagnols ou italiens. Et malgré ça, on ne trouve pas d’investisseurs. Il faudrait que les patrons de clubs aillent convaincre ceux qui ont de l'argent en allant à Londres, à la Bourse de Munich, en faisant des road shows pour expliquer là où est leur intérêt. Je suis sûr que ça n’a pas été fait... à part peut-être Jean-Michel Aulas.

Terminons par l’Euro. Les Bleus ont la grosse cote ?
On a une très bonne équipe, des joueurs qui opèrent dans les plus grands clubs du monde, on a un entraîneur, Didier deschamps, de très grande qualité et on a Noël Le Graët, un président qui reçoit sur son terrain et qui ne voudra pas partir sans avoir remporté l’Euro. Je crois qu’au pire, on va finir finaliste. Et pourquoi pas champion ?! C’est ce que je crois.

Même sans Benzema, suspendu par la FFF à la suite de son implication dans l'affaire de chantage à la sextape dont est victime Valbuena ?
C’est dommage, navrant, qu’il ne soit pas là, mais on a tout ce qu’il faut pour compenser.

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La rédaction de TF1info

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