Euro : coup d'envoi d'une édition hors-normes bousculée par le Covid

Publié le 10 juin 2021 à 19h52, mis à jour le 11 juin 2021 à 10h10

Source : Sujet TF1 Info

FOOTBALL - On y est ! Après un report d'un an, le gotha européen s'affronte enfin pour trouver un successeur au Portugal. Nos Bleus sont donnés ultra-favoris d'une compétition forcément impactée par l'épidémie.

L'Euro s'est fait attendre. Mais après un an passé à ronger son frein, la patience des amateurs de football est récompensée. À compter de ce vendredi,  vingt-quatre équipes s'affrontent pour remporter l'Euro de football, repoussé de 2020 à 2021 en raison de la pandémie. Évidemment, les règles, pour une édition déjà particulière en raison d'un format qui envoie les sélections dans onze villes d'Europe, ont été adaptées à la crise sanitaire.

Un format inchangé mais...

Le format sera le même que lors de l'Euro-2016 en France, remporté par le Portugal : une phase de groupes, répartissant les équipes en six poules de quatre, suivie de quatre tours à élimination directe. Chaque équipe disputera trois matches de poules, en rencontrant une fois chaque adversaire. Après ces rencontres, les deux premiers de chaque groupe seront qualifiés en huitièmes de finale, ainsi que les quatre meilleurs troisièmes.

En cas d'égalité entre au moins deux équipes du même groupe, elles se départageront selon - dans l'ordre - le nombre de points, la différence de buts et le nombre de buts marqués lors de leurs confrontations directes.

Commenceront alors les matches couperets, sur une rencontre unique et avec une possible prolongation et des tirs au but, jusqu'en finale.

Onze villes et autant de pays

Il y a neuf ans, c'était un souhait de Michel Platini. En 2012, celui qui était président de l'Uefa avait souhaité faire de l'édition 2020, un Championnat "paneuropéen". Treize villes dans treize pays avaient initialement été retenues, mais Bruxelles (Belgique) a ensuite été recalée. L'Euro en 2020 aurait donc dû avoir lieu dans douze villes hôtes, avant d'être repoussé d'un an en raison de la pandémie de Covid-19.  Désireuse d'organiser un tournoi avec du public dans les gradins, l'UEFA a finalement écarté à leur tour Bilbao et Dublin le 23 avril, faute de garanties sur l'accueil de spectateurs. Les matches prévus à Bilbao ont été transférés à Séville et ceux prévus à Dublin auront finalement lieu à Saint-Pétersbourg et Londres. 

Pour l'accueil des spectateurs dans les stades, les villes retenues ont toutes promis des jauges comprises entre 25% et 100%.

Davantage de remplaçants

Comme depuis la reprise du football après l'irruption de la pandémie, qui a surchargé le calendrier et accentué les risques de blessure, cinq remplacements sont admis pour chaque match - au lieu de trois lors des précédentes éditions -, une règle déjà adoptée pour d'autres compétitions.

L'UEFA a également permis aux sélectionneurs de convoquer 26 joueurs, mais seuls 23 figureront sur chaque feuille de match: trois devront donc s'asseoir en tribune, un paramètre inédit et potentiellement délicat dans la gestion des groupes.

Enfin et jusqu'au premier match, il sera possible de remplacer librement un joueur en cas de "blessure ou de maladie sérieuses", attestées médicalement, y compris en cas de contamination au Covid-19 ou de "cas contact". Les gardiens pourront eux être remplacés avant chaque match "en cas d'incapacité physique".

Suspensions

Comme pour tous les grands tournois, les joueurs ou officiels exclus sont automatiquement suspendus pour le match suivant de la compétition - mais en cas d'infraction grave, l'instance disciplinaire de la Fifa peut aggraver la sanction et l'étendre à d'autres compétitions.

Les suspensions à la suite d'un carton rouge non purgées durant l'Euro sont reportées aux matches de qualification pour la Coupe du monde.

Côté avertissements, les joueurs et officiels recevant deux cartons jaunes sont suspendus pour le match suivant, mais leur compteur repart à zéro à l'issue des quarts de finale.

La VAR fait son entrée

Introduite au plus haut niveau lors du Mondial-2018 et régulièrement décriée, l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR) fera sa première apparition à l'Euro - qui avait seulement eu recours en 2016 à la technologie sur la ligne de but. Le recours ou non aux "arbitres assistants vidéo" est laissé "à la libre appréciation de l'arbitre" principal, sans recours possible, précise l'UEFA.

Les dotations... en baisse

Pour le football européen, financièrement étranglé par l'arrêt des compétitions au printemps 2020 puis la reprise dans des stades vides, l'Euro est aussi un enjeu financier : en 2018, l'UEFA prévoyait de distribuer 371 millions d'euros aux 24 participants, un montant abaissé début mai à 331 millions d'euros, alors que les recettes de billetterie seront amputées par les jauges limitées.

Une sélection battue à chaque rencontre touchera ainsi 9,25 millions d'euros, tandis que le champion empochera jusqu'à 28,25 millions d'euros.

En outre, les revenus de l'Euro alimenteront les 775 millions d'euros versés aux 55 fédérations européennes sur le cycle 2020-2024 au nom de la "solidarité", et les clubs se partageront 200 millions d'euros pour avoir mis leurs joueurs à disposition.

Le Covid est passé par là

Si une équipe est partiellement placée en quarantaine ou à l'isolement, le match se jouera comme prévu si l'équipe "dispose d'au moins treize joueurs, y compris un gardien". Si c'est impossible, l'UEFA peut le reprogrammer "dans les 48 heures", quitte à le faire dans un autre site.

Si cette reprogrammation est impossible, l'instance sanctionnera l'équipe jugée "responsable de l'annulation du match" d'une défaite par forfait sur le score de 0-3.

Des fan-zones... masquées

Habituellement aussi joyeux dans les bars que dans les stades, l'Euro prendra cette année un visage plus austère - tout comme les JO qui s'ouvriront peu après à Tokyo (23 juillet-8 août) -, même si l'UEFA le promet "sûr et festif". "Chaque site, chaque ville, chaque pays a défini sa formule" pour limiter les risques sanitaires, tissant un complexe maillage de mesures, explique à l'AFP Daniel Koch, ancien "M. Covid" de la Suisse devenu le conseiller sanitaire de l'UEFA. En France, à la fin du mois de mai, Roxana Maracineanu, la ministre des Sports, avait précisé qu'en France, l'accès à ces lieux, lorsqu'ils rassembleront au moins 1000 personnes,  serait "probablement" conditionné à la présentation du pass sanitaire. Le cas échéant, il faudra justifier d'une vaccination complète contre le Covid-19, d'une infection passée ou d'un résultat négatif d'un test PCR récent. 

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La rédaction de TF1info

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