Foot féminin : une grève des arbitres bloque la 1ʳᵉ journée du championnat espagnol

Publié le 10 septembre 2022 à 18h06

Source : JT 20h WE

En Espagne, la première journée du championnat de football féminin, la Liga F, ne peut pas se dérouler normalement.
Le passage à un statut professionnel des joueuses a déclenché un mouvement de grève des arbitres, qui souhaitent, elles aussi, un statut identique.
La Ligue professionnelle de football féminin déplore cette action et refuse ce qu'elle assimile à du chantage.

Ce week-end devait symboliser une avancée majeure pour le football féminin en Espagne, avec la première journée du Championnat d'Espagne féminin de football. Un événement puisque pour la première fois, la compétition se déroule sous le statut professionnel. Problème : les matches ne peuvent se disputer, faute d'arbitres. Souhaitant un statut identique aux joueuses, les arbitres ont décidé d'une grève des sifflets, engageant ainsi un bras de fer avec les instances espagnoles du ballon rond.

Une mobilisation générale

"L'Atlético de Madrid - Real Sociedad ne peut pas débuter au centre sportif Wanda à Alcala de Henares en raison de l'absence du corps arbitral", a informé le club de la capitale par le biais d'un message posté sur Twitter. Et ce, alors que ce match devait lancer la saison. À travers un communiqué, les arbitres ont annoncé cette semaine leur décision de n'assurer "aucune rencontre du championnat féminin de première division" dans les conditions actuelles de leur "situation professionnelle et économique".  Elles ont poursuivi ainsi : "Nous arbitres, voulons offrir le meilleur service possible au football, et cela passe obligatoirement par l'obtention de conditions de travail proches de celles de la première division masculine."

Nouvellement créée, la Ligue professionnelle de football féminin (LPFF) a répondu à ce message, diffusant à son tour un  communiqué pour informer que toutes les équipes se rendraient à leurs matches. "Dans le cas où les arbitres et leurs assistantes ne se rendraient pas à leurs désignations, la LPFF portera réclamation, afin que les sanctions correspondantes soient adoptées", ont précisé les organisateurs du championnat. Les médias espagnols, qui ont relayé ces tensions, soulignent que le niveau de dédommagement très bas des arbitres et l'absence d'un statut salarial ont incité les arbitres à se mobiliser, optant pour une grève.

Du côté de la Fédération espagnole de football (RFEF), dont dépendent les arbitres, on préconise que les clubs paient les arbitres qui officient dans le championnat féminin à hauteur des salaires pratiqués pour leurs homologues du championnat masculin. La LPFF, quant à elle, se montre inflexible et assure qu'elle "n'acceptera pas ce chantage". Incités à agir, les clubs rapportent qu'ils ont déjà formulé une proposition d'augmentation de la rémunération des arbitres, mais qu'aucune réponse ne leur est pour l'heure parvenue.


Thomas DESZPOT

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TF1 Info