"Appeler Veretout et Konaté, c'est cohérent" : la liste de Deschamps décryptée par Rio Mavuba

Comme des millions de Français, Rio Mavuba n'a pas quitté la télévision du regard. À 13 jours des débuts de l'équipe de France à la Coupe du monde, le 22 novembre contre l'Australie (à 20h, en direct sur TF1 et en live commenté sur TF1info), Didier Deschamps a dévoilé, mercredi 9 novembre, au JT de 20H de TF1, la liste des Bleus qui s'envoleront pour le Qatar. Ils seront au nombre de 25, dont 11 champions du monde en titre, à partir en quête d'une troisième étoile à broder sur le maillot tricolore. 

Si certains choix du sélectionneur peuvent surprendre au premier abord, à l'image des convocations des novices Jordan Veretout et Ibrahima Konaté ou de l'absence de dernière minute de Jonathan Clauss (pour ne citer que lui), la liste élargie dessinée par "DD" ne déplaît pas à l'ancien Lillois. Consultant pour l'émission "Téléfoot" depuis la rentrée, Rio Mavuba, qui a porté la tunique frappée du Coq (13 sélections, entre 2004 et 2014), la décrypte dans les grandes largeurs. 

Didier Deschamps vient de révéler une liste élargie de 25 joueurs, dont l'objectif sera de décrocher une troisième étoile, le 18 décembre prochain au Qatar. Comment jugez-vous les choix du sélectionneur ? 

C'est la liste qui paraissait la plus évidente... si l'on tient compte des blessures et des incertitudes. 

Au-delà des absences, attendues ou non, deux noms ressortent. Il s'agit de Jordan Veretout et d'Ibrahima Konaté, qu'on n'imaginait pas être convoqués il y a quelques jours encore. Avez-vous été surpris comme nous ?

Ça peut paraître surprenant, mais dans la logique de groupe que souhaite instaurer Didier Deschamps, c'est cohérent. Qu'ils soient appelés, c'est encourageant, ça doit les motiver. S'ils sont pris, ce n'est pas pour faire les gentils garçons. S'ils sont là, c'est parce que le coach estime qu'ils ont les qualités pour l'être. Dans la composition d'un groupe, on sait qu'il y a des joueurs titulaires et d'autres remplaçants. Aujourd'hui, (Jordan) Veretout n'est pas dans la peau d'un titulaire, mais il acceptera peut-être plus facilement que d'autres de débuter sur le banc. Je sais de quoi je parle. À la Coupe du monde en 2014, j'étais dans cette situation, je n'ai pas beaucoup joué. Mais, pour le bien de l'équipe, il faut savoir où est sa place. Ibrahima (Konaté), lui, est là pour combler les incertitudes en défense. Il a montré qu'il a les qualités pour prendre la place d'un titulaire affiché.

Parmi les 25 sélectionnés, il y a aussi le retour de Steve Mandanda...

Clairement, Steve bénéficie de l'absence de Mike Maignan (blessé à un mollet, ndlr). Mais ce n'est pas l'unique raison. Je considère qu'il mérite sa sélection. Il a retrouvé du temps de jeu à Rennes, il est performant. Il n'est pas là par hasard. Le convoquer maintenant, c'est plutôt bien vu de la part de Didier. Il a l'avantage de savoir où il met les pieds. Il va intégrer un groupe qui manque d'expérience. Steve va apporter son vécu et sa sagesse à ce vestiaire. 

Vous êtes un partisan de longue date d'Olivier Giroud. Vous militiez pour qu'il soit appelé afin de disputer ce Mondial qatari. Le voilà retenu dans la liste pour le Qatar. Auriez-vous compris qu'il n'y soit pas ?

Voir Olivier en équipe de France, c'est plus que mérité. Cette convocation, il est allé la chercher tout seul. Il enchaîne depuis plusieurs semaines, plusieurs mois, les grosses performances avec le Milan AC. Il a toujours répondu présent en équipe de France, même quand il était seulement appelé pour remplacer numériquement Benzema. Il a eu un état d'esprit irréprochable, il mérite ce qui lui arrive. C'est beau aussi pour lui, parce que c'est sans doute sa dernière Coupe du monde. Il a des challenges personnels à relever. Il doit marquer un but en Coupe du monde, ce qu'il n'a pas fait en 2018. Même si je pense qu'il serait prêt à signer tout de suite pour être à nouveau champion du monde, sans marquer. (rires) Olivier a aussi l'occasion d'aller chercher le records de buts en sélection de Thierry Henry (51 buts, Giroud en a inscrit 49, ndlr). Il va être surmotivé.

Au lendemain de la dernière défaite des Bleus au Danemark (2-0), le 25 septembre dernier, vous exprimiez des doutes, partagés par beaucoup, sur cette équipe de France. Persistent-ils après l'annonce de cette liste ? 

Oui, ça ne change rien. Je considère qu'il y a toujours autant de points d'interrogations qui entourent cette équipe. À l'approche du Mondial, les questionnements que j'avais, à l'issue du dernier rassemblement, sont les mêmes. On a toujours du mal à dégager un onze-type. Bien sûr, on a une idée de ce à quoi cela pourrait ressembler, mais on n'a aucune certitude. Dans le jeu, on ne sait pas ce que ça peut donner et, malheureusement, on n'en saura pas plus avant l'entrée en lice des Bleus, étant donné qu'il n'y a aucun match de préparation prévu avant l'Australie. Avec l'absence de Jonathan Clauss, qui était tout désigné pour jouer piston droit, je m'interroge aussi sur le schéma de jeu qui sera retenu. (Deschamps a annoncé en conférence de presse que la France jouera avec quatre défenseurs, ndlr). Il n'y a que Didier qui a les réponses.