Plongée en pleine guerre, l'Ukraine n'a pas abandonné l'objectif de participer à la prochaine Coupe du monde.Prévus en mars avant d'être reportés, les barrages l'impliquant ont été reprogrammés en juin.La "Zbirna" va se préparer pendant un mois loin de chez elle, mais avec la tête et le cœur au pays.
Le football pour oublier la guerre. En ce début du mois de mai, l'Ukraine devrait déjà être fixée. Elle aurait dû avoir disputé sa demi-finale de barrages contre l'Écosse et, en cas de victoire, une potentielle finale contre le pays de Galles. La Zbirna devrait savoir si elle est qualifiée ou non pour la Coupe du monde, qui aura lieu du 21 novembre au 18 décembre, au Qatar. Seulement, entre-temps, la guerre est passée par là. Depuis plus de deux mois, le pays vit au rythme effréné des pilonnages de l'armée russe. Au milieu du fracas des bombardements, le silence ne durant jamais plus d'une heure, tout s'est arrêté d'un coup.
Le sport, comme tous les pans de la société civile, s'est mis en pause. Dans ce marasme, le football ukrainien, lui, a subsisté, par endroits. Avec l'arrêt momentané puis définitif du championnat local, le 26 février, il s'est délocalisé à l'Ouest. Dans l'attente d'un retour imminent au pays, les clubs ukrainiens du Dynamo Kiev et du Shakhtar Donetsk multiplient les matchs "pour la paix" et participent à des tournées de charité pour lever des fonds pour aider les victimes de l'invasion russe.
Les barrages reportés en juin
Dans ce contexte incertain, la question du maintien de l'Ukraine dans les barrages pour le Mondial s'est posée. À l'inverse, il a même été envisagé de qualifier la sélection ukrainienne directement pour la compétition. Un traitement de faveur écarté. "Nous sommes contre de tels cadeaux", a expliqué, le 15 avril, à L'Équipe, Andriy Pavelko, le président de la Fédération ukrainienne (UAF). "Nous devons continuer à jouer, même si c'est dur pour nous." Un refus d'abandonner que le sélectionneur, Oleksandr Petrakov, a justifié par la fierté de "présenter la grande nation qu'est l'Ukraine sur le terrain de football."
Leur persévérance a été récompensée. Avec le soutien de la Fédération écossaise, la Zbirna a obtenu au 1er juin le report de sa demi-finale de barrages qualificatifs pour la Coupe du monde, initialement programmée le 24 mars, à Glasgow. Quatre jours plus tard, s'ils parviennent à se défaire de la bande à Andy Robertson, ils iront défier, à Cardiff, le pays de Galles de Gareth Bale, tombeur de l'Autriche (2-1), dans l'autre demi-finale. À la clé : le 13e et dernier ticket accordé à la zone Euro.
La préparation a commencé en Slovénie
Avant d'espérer intégrer la poule B du prochain Mondial, où ont été versés l'Angleterre, l'Iran et les États-Unis, la délégation ukrainienne devait trouver un lieu pour se préparer, ses infrastructures locales étant menacées par les bombardements russes. C'est en Slovénie qu'elle a trouvé un pied-à-terre provisoire. "Les premiers représentants de l'équipe nationale d'Ukraine sont arrivés ce soir au centre d'entraînement de l'Association de football de Slovénie", a annoncé l'UAF, dimanche 1er mai.
Aux quatre joueurs déjà sur place se sont greffés huit autres, dont l'arrière gauche du Shakhtar Donetsk, Viktor Kornienko, le premier international ukrainien à être allé sur le front pour défendre son pays face à l'invasion russe. Le 5 mai, le groupe sera composé de 24 joueurs, dans l'attente des joueurs évoluant dans les championnats étrangers, comme Oleksandr Zinchenko (Manchester City), Ruslan Malinovskyi (Atalanta Bergame) ou encore Andriy Yarmolenko (West Ham).
Quelques jours plus tard, le 11 mai, l'Ukraine disputera un amical contre le club allemand du Borussia Mönchengladbach. Il s'agira de la première rencontre disputée par la sélection ukrainienne depuis que le pays a été envahi par la Russie, son dernier match remontant au 16 novembre 2021 et une victoire en Bosnie-Herzégovine (2-0). Sept mois plus tard, la Zbirna espère mettre du baume au cœur à son peuple et lui offrir une parenthèse loin de la guerre.
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