La Coupe du monde 2022 sur TF1

VIDÉO - Portugal-Suisse : y a-t-il un problème Cristiano Ronaldo ?

Publié le 6 décembre 2022 à 9h30, mis à jour le 6 décembre 2022 à 19h19

Source : TF1 Info

Sorti à l'heure de jeu lors du dernier match de poules contre la Corée du Sud (1-2), le capitaine portugais ne semble plus en odeur de sainteté auprès de certains supporters.
Des rumeurs de mésentente avec Fernando Santos ont agité la presse portugaise tout le week-end, alors que CR7 débute ce mardi sur le banc.
"Tout a été réglé en interne. Fin de l’histoire", avait déclaré le sélectionneur à la veille du huitième de finale contre la Nati.

Rarement un joueur n’aura autant cristallisé les tensions. Aussi adulé que détesté, Cristiano Ronaldo vit une année 2022 particulièrement délicate. Sur le plan personnel, le Portugais a vécu un drame redouté par tout parent avec la mort de son nouveau-né. Sur le plan professionnel, il a mis fin au contrat qui le liait à Manchester United avec fracas après une interview choc accordée à Piers Morgan. Sans club deux jours après le début du Mondial au Qatar, l’attaquant de 37 ans connaît un début de compétition compliqué. Ce mardi, c'est sur le banc qu'il débute le 8e de finale face à la Suisse.

Petite phrase, grande polémique

Au Qatar, il est pourtant devenu le premier joueur de l’histoire à marquer lors de cinq Coupes du monde différentes. Mais depuis ce penalty face au Ghana (3-2), Cristiano Ronaldo se fait discret. Face à l’Uruguay (2-0), il s’est fait voler la vedette par un Bruno Fernandes des grands soirs. Avant le tournoi, les deux hommes avaient d'ailleurs été contraints d’affirmer qu’il n’y avait "aucun problème entre eux". Face à la Corée du Sud (1-2), CR7 n’a même pas joué l’intégralité de la rencontre et a été remplacé à la 65e. Sa sortie a fait grand bruit au Portugal, où la presse s’est concentrée sur une petite phrase.

"Tu es vraiment pressé de me sortir, puta***", a-t-il lâché en rejoignant le banc de touche et nombreux sont ceux à avoir pensé qu’il s’adressait à son entraîneur Fernando Santos. Pour éteindre l'incendie naissant, Cristiano Ronaldo s’est immédiatement expliqué en zone mixte. "Ce qui s'est passé, c'est que quand j'ai été remplacé, un de leurs joueurs [coréens] m'a dit d'être rapide et je lui ai dit de se taire, car il n'est pas une autorité et il n'a pas à donner d'opinion. J'accélérerais le rythme si l'arbitre le disait, mais il ne doit pas y avoir de controverse", a-t-il déclaré. "Ronaldo en colère : le joueur et le sélectionneur démentent un malaise", titrait le journal télévisé de la RTP, la première chaîne du pays. 

Fernando Santos "n'a pas du tout aimé" les images

Ce lundi, Fernando Santos a répété devant les journalistes ce qu’il leur avait assuré trois jours plus tôt. "Je ne sais rien de ce qui s’est passé sur le terrain. Je l’ai juste vu se disputer avec un Coréen. Est-ce que j’ai vu les images ? Oui. Je n’ai pas du tout aimé. Je n’ai vraiment pas du tout aimé. Le sujet est clos et a été réglé en interne. Fin de l’histoire. Nous devons nous concentrer sur le match" face à la Suisse en huitième de finale. 

Pointé du doigt pour ses prestations décevantes, Cristiano Ronaldo fait partie du pire onze de départ de la phase de poules établi par Sofascore et relayé par les médias britanniques. Il ne fait déjà plus rêver non plus les lecteurs du quotidien sportif portugais A Bola qui, dans un récent sondage réalisé en ligne, sont 70% à ne pas vouloir qu’il démarre face à la Suisse. Autant d’enquêtes auxquelles Fernando Santos "ne prête pas attention".

Quand on lui demande s’il "continue à faire confiance au capitaine et s’il sera titulaire", le sélectionneur de la Seleção botte en touche, répondant qu’il faisait toujours son choix "une fois arrivé au stade". Et d'asséner : "Je ne sais même pas qui seront mes titulaires. J’ai toujours fait ça et ce sera pareil demain (ce mardi, ndlr)." 

Le cas Ronaldo est pris au sérieux par ses admirateurs les plus fervents. Tomas Esteves, joueur de Porto prêté à Pise, assure que CR7 "est le meilleur exemple du Portugal" et que "tous les Portugais le suivent comme un Dieu". Cité par O Jogo, l’ancien président du parti social-démocrate portugais, Rui Rio, a quant à lui défendu la réaction agacée de l’attaquant face à la Corée du Sud avec une déclaration plus qu’hasardeuse, estimant qu’il était plus dangereux de pousser "un simple coup de gueule" aujourd’hui qu’à l’époque du PIDE, la police d’État sous la dictature de Salazar.

Ruben Dias demande à la presse "de prioriser l'unité"

De quoi intriguer un journaliste brésilien en conférence de presse ce lundi. "Pourquoi les critiques envers Cristiano Ronaldo sont souvent prises pour un manque de respect au Portugal", a-t-il demandé. "Vous ne devriez pas me poser cette question à moi, mais à lui", a rétorqué Ruben Dias. "À ce moment du tournoi, nous pensons que la presse de manière générale soutient la sélection nationale", a poursuivi le défenseur, qui a souhaité "lancer un appel" aux médias de son pays. "Peut-être qu’au lieu de créer une division, nous pourrions essayer de prioriser l’unité. Je crois que tous ensemble, qui sait, nous pourrions être capables de créer une énergie positive pour nous tous."

Le principal intéressé, lui, ne s’est pas exprimé. Même pas sur sa possible arrivée au club saoudien al-Nassr, annoncée par le journal espagnol Marca. Sur Instagram, Cristiano Ronaldo a simplement partagé une photo de lui à l’entraînement. Comme pour confirmer qu’il réservait sa réponse aux détracteurs sur le terrain.


Delphine DE FREITAS

Tout
TF1 Info