Crise chez les Bleues : Wendie Renard claque la porte de l'équipe de France, Katoto et Diani aussi

Publié le 24 février 2023 à 14h41, mis à jour le 26 février 2023 à 19h18

Source : JT 13h WE

Wendie Renard pourrait ne plus rejouer en équipe de France.
La capitaine des Bleues a annoncé, vendredi 24 février, se mettre en retrait, faisant une croix sur la Coupe du monde 2023 l'été prochain.
Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani lui ont emboité le pas, sur fond de désaccords avec la sélectionneuse tricolore Corinne Diacre.

Avec fracas, elle claque la porte des Bleues. Wendie Renard, capitaine de l'équipe de France, a annoncé, vendredi 24 février, sur ses réseaux sociaux, qu'elle ne portera plus le maillot tricolore tant que Corinne Diacre et son staff resteront en place. "C'est le cœur lourd que je viens par ce message vous informer de ma décision de prendre du recul avec l'équipe de France", a écrit la défenseure de l'Olympique lyonnais, du haut de ses 142 capes en Bleue. "Je ne ferai malheureusement pas cette Coupe du monde dans ces conditions", a-t-elle indiqué, à cinq mois du Mondial 2023, organisé du 20 juillet au 20 août, en Australie et en Nouvelle-Zélande. 

"J'aime la France plus que tout, je ne suis pas parfaite, loin de là, mais je peux plus cautionner le système actuel, bien loin des exigences requises par le plus haut niveau", s'est justifiée la joueuse la plus titrée du football français (34 trophées, dont 15 championnats de France, 9 Coupes de France et 8 Ligues des championnes), qui a fait son entrée, lors du Tournoi de France, dans le Top 10 des footballeuses tricolores les plus capées. "C'est un jour triste mais nécessaire pour préserver ma santé mentale."

"Mon visage peut masquer la douleur mais le cœur, lui, souffre... et je n'ai plus envie de souffrir", a conclu Wendie Renard, qui semble avoir mûri sa décision, sans doute lassée par les désaccords avec Corinne Diacre. Une réflexion saluée et applaudie, au-delà de ses actuelles ou ex-coéquipières à l'OL (Griedge Mbock, Ada Hegerberg, Dzsenifer Marozsán, Christiane Endler, Lucy Bronze...), par quelques-unes de ses partenaires en sélection, parmi lesquelles les Parisiennes Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani, qui ont indiqué "mettre en parenthèse" leur carrière internationale "tant que les changements nécessaires ne sont pas appliqués".

Diacre peut-elle se maintenir ?

Si Wendie Renard n'a pas détaillé les raisons de sa mise en retrait, à l'instar de ses coéquipières qui ont donné du crédit à sa démarche, son annonce est un chapitre supplémentaire dans la relation distendue, pour ne pas dire électrique, qu'elle entretient avec l'actuelle sélectionneuse des Bleues. À son arrivée à la tête de l'équipe de France en 2017, cette dernière avait retiré le brassard de capitaine à la Martiniquaise, avant finalement de le lui rendre en septembre 2021, en vue de l'Euro 2022. 

Après plusieurs heures de silence, la Fédération française de football (FFF) s'est exprimée, en début de soirée, en tenant "à rappeler qu'aucune individualité n'est au-dessus de l'institution équipe de France". "La FFF a pris connaissance des déclarations de Wendie Renard, Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto. Son comité exécutif, réuni le (mardi) 28 février, se saisira de la question à cette occasion", a simplement ajouté l'instance en charge du foot tricolore dans un très bref communiqué

La défection surprise de Wendie Renard, suivie de celles de Marie-Antoinette Katoto et Kadidiatou Diani - en attendant d'autres à venir ? -, qui font l'effet d'une bombe en cette année de Coupe du monde, où les Bleues espèrent décrocher enfin leur premier titre international, va nul doute relancer le débat autour de l'avenir de Corinne Diacre. 

Longtemps critiquée et contestée pour ses méthodes de management, après avoir écarté notamment des cadres emblématiques, comme Amandine Henry ou Eugénie Le Sommer, "Coco" s'était remise en question ces derniers mois. "Plus souriante" et "très à l'écoute", selon ses joueuses interrogées sur son évolution lors de l'Euro, l'été dernier, elle paraissait avoir trouvé le bon équilibre, au point de se voir reconduite à son poste jusqu'aux Jeux de Paris 2024. Cette sérénité est train de voler en éclats. 


Yohan ROBLIN

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