CRISE INTERNE - Au lendemain des graves incidents au centre d'entraînement de l'OM, le président Jacques-Henri Eyraud et le propriétaire Frank McCourt condamnent "le déchaînement de violence" d'une partie des supporters. Intransigeants avec les "voyous", ils n'envisagent pas d'abandonner l'aventure malgré leur colère.
C'était le chaos à La Commanderie. Samedi 30 janvier, après avoir déployé de nombreuses banderoles dans les rues de Marseille pour s'en prendre à la direction de l'OM, 300 supporters survoltés se sont massés devant les grilles du centre d'entraînement Robert Louis-Dreyfus pour crier leur colère face à la gestion de leur club. Dans une action coordonnée, une partie d'entre eux ont fait irruption dans l'enceinte du centre sportif. "Des vols ont été perpétrés et des véhicules ont été endommagés. Les dégradations à l'intérieur des bâtiments s'élèvent à plusieurs centaines de milliers d'euros", a écrit l'OM dans un communiqué. Dimanche 31 janvier, dix-huit personnes étaient toujours en garde à vue.
Au lendemain de ces graves incidents, qui ont conduit au report du match Marseille-Rennes, prévu le soir même au Vélodrome, le président Jacques-Henri Eyraud a condamné un "déchaînement de violence" qu'il a jugé "inacceptable". "Les joueurs sont encore très choqués. Ils ont vu un déferlement de violence inédit, incroyable de par son intensité", a-t-il expliqué au micro de Téléfoot, confirmant l'intention de l'OM de poursuivre en justice les responsables de cette action coup de poing. "Ça doit être un sanctuaire, c'est la maison des joueurs. On est tous sous le choc. On combattra avec les moyens de droit, qui sont dans nos mains, pour faire en sorte que ceux qui ont commis ces actes soient poursuivis et punis."
Jacques-Henri #Eyraud : "C’est inacceptable. Ca doit être un sanctuaire, c’est la maison des joueurs. On est tous sous le choc." #OM #Telefoot pic.twitter.com/fCAvYXJKmR — Téléfoot (@telefoot_TF1) January 31, 2021
J'ai pu commettre des maladresses
Jacques-Henri Eyraud, président de l'OM
Pris en grippe par une partie des fans du club phocéen, qui réclament son départ, notamment pour avoir soutenu qu'il souhaitait moins de Marseillais comme collaborateurs, Jacques-Henri Eyraud a tenté de jouer la carte de l'apaisement. "Bien sûr, j'ai pu commettre des maladresses", a-t-il concédé. "Je me suis exprimé sur la passion débordante qui animait Marseille et ce club. Si ces propos-là ont été mal interprétés, je le regrette vraiment, ce n'était pas mon intention de stigmatiser les Marseillais (...) mais (les maladresses) ne sauraient justifier le déferlement de violence. Il ne faut pas accepter l'inacceptable".
Il a appelé au dialogue, "absolument nécessaire, pour mieux expliquer ce qu'on veut faire". "Frank McCourt et moi sommes là pour revitaliser, moderniser et bâtir un projet à long terme. On ne cesse de le répéter depuis quatre ans", a réaffirmé le président olympien, en poste depuis le 17 octobre 2016. "On est unis pour terminer cette saison au mieux et le plus haut possible dans cette Ligue 1", alors que l'OM a dégringolé à la 7e place, avec certes un match en retard, mais à treize points du podium, l'objectif fixé par la direction en début de saison. "J'espère que de cette crise naîtra un collectif plus fort, plus soudé."
McCourt compare la Commanderie au Capitole
Plus tôt dans la matinée, c'est Frank McCourt, le propriétaire du club, qui a pris la plume pour sortir de son habituelle réserve. Une réponse musclée aux "voyous", dénoncés par l'Américain."Rien n'est plus important pour l'OM et ses dirigeants que la sécurité de nos salariés, de nos supporters et de notre communauté. Il peut y avoir des désaccords entre les supporters du club au sujet de sa gestion et de sa direction, mais nous ne tolérerons pas que ces désaccords se traduisent par un comportement violent", a affirmé l'ancien patron de la franchise de base-ball des Dodgers dans un communiqué. "Les supporters de l'OM aiment leur club et il est donc impossible à mes yeux de reconnaitre ce statut à ces groupuscules de voyous."
Communiqué officiel Déclaration de Frank H. McCourt sur les très graves incidents survenus au centre d'entraînement de l'Olympique de Marseille à La Commanderie. — Olympique de Marseille (@OM_Officiel) January 31, 2021
"La période que nous traversons est troublée, parfois secouée par des actions incontrôlées et pourtant orchestrées par des forces très malveillantes", a-t-il poursuivi, faisant un lien hasardeux, et très critiqué sur les réseaux sociaux, avec la prise d'assaut du Capitole par des partisans pro-Trump le 6 janvier dernier. "Ce qui s'est passé il y a quelques semaines à Washington DC et ce qui s'est passé hier à Marseille suivent une logique comparable : quelques sources alimentent un brasier fait d'opinions, d'invectives et de menaces qui sont amplifiées par les réseaux sociaux créant les conditions qui mènent à la violence et au chaos."
Décidé à ne pas se laisser intimider, Frank McCourt a "réaffirmé (sa) volonté et (son) engament pour l'OM et les Marseillais". Ces forces obscures souhaitent réduire à néant le travail accompli, elles ne font que nous renforcer dans la conduite de notre plan, dans le suivi de nos objectifs. Il est toujours plus aisé de détruire que de construire", a-t-il déclaré, assurant Jacques-Henri Eyraud de son entière confiance. "Avec toute l'équipe et son Président, l'OM poursuivra sa route." Gare à ne pas s'égarer sur le chemin.
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On le savait très intéressé des choses du football. On ne savait pas que François Hollande avait accordé à tous les sports une part importante de son histoire personnelle. L’ancien Président de la République se confie sur cette relation particulière faite d’émotions, de transmission. Sur ces moments, dans l’exercice du pouvoir, où le sport a joué un rôle décisif. Voici les mots d’un authentique passionné.
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