OM-PSG : un tout autre match avec Kylian Mbappé ?

Le PSG est déjà de retour au Vélodrome. Moins de trois semaines après sa défaite (2-1), en huitième de finale de la Coupe de France, la première à Marseille depuis 2011, Paris a de nouveau rendez-vous avec l'OM, dimanche 26 février (à 20h45, en live commenté sur TF1info).

Cette fois, pas d'élimination à la clé, mais un match que l'on annonce crucial pour la fin du championnat. Une rencontre qualifiée même de "décisive" dans la course au titre, alors qu'une victoire des hommes d'Igor Tudor ramènerait le dauphin olympien à deux points du leader parisien. Un "Classique" au sommet auquel Kylian Mbappé, forfait le 8 février dernier, va prendre part. Une présence qui, à elle seule, pourrait tout changer.

Car il est acquis, cette saison, plus que jamais, qu'il y a un PSG avec et un PSG sans lui. Un coup d'œil à ses deux dernières sorties sous le maillot parisien, contre le Bayern Munich (0-1) en Ligue des champions, où il a pensé arracher l'égalisation en fin de match (82e), refusée par la VAR, puis face au LOSC (4-3) en championnat, où il a inscrit un doublé, permettant à Paris à mettre un terme à une série inédite de trois défaites (Marseille, Monaco, Bayern Munich), suffit pour s'en convaincre. 

"Avec Mbappé, s'il est en forme, le PSG peut battre n'importe qui et renverser n'importe quelle situation", a estimé sur Canal+ Samir Nasri, passé à l'OM de 2004 à 2008. "Seul, il a failli gagner la Coupe du monde et il a fait trembler toute l'Argentine. Ce n'est pas la défense du Bayern qui va lui faire peur", a poursuivi l'ancien joueur de l'équipe de France, invité se prononcer sur les chances de qualification des Parisiens avant le huitième de finale retour de Ligue des champions, le 8 mars prochain. "Il est vraiment au-dessus. C’est le seul joueur de la planète où, quand il touche le ballon, il y a un frisson et il peut se passer quelque chose." 

L'inverse est tout aussi vrai : lorsque "Kyks" n'est pas là, le PSG est monotone, sans surprise. En Coupe de France, les Olympiens ne s'y étaient pas trompés, en se satisfaisant du forfait du numéro 7 parisien, touché à la cuisse gauche. "Je serais un menteur de dire que cela ne change rien, car c'est l'un des meilleurs joueurs du monde. C'est un avantage", avait reconnu le coach marseillais Igor Tudor. "C'est une bonne chose pour nous qu'il soit absent car on connaît sa qualité et sa vitesse", avait aussi acquiescé son couteau-suisse Valentin Rongier. "Surtout au vu de notre style de jeu, où on s'expose sur les contres et c'est une arme redoutable dans ce domaine." Sans Mbappé à gérer, l'OM s'était retiré une belle épine du pied.

D'autant que, face à des Phocéens volontaires et agressifs, Lionel Messi et Neymar, alignés ensemble sur le front de l'attaque parisienne, n'avaient pas su exploiter la profondeur laissée par la défense adverse, la grande force du champion du monde 2018. Christophe Galtier, lui-même, avait concédé que le crack de Bondy, sans le nommer, lui avait fait défaut. "On a peu utilisé l'espace dans la profondeur", avait regretté, après coup, l'entraîneur du PSG. "(Ça) a vraiment joué en faveur des Marseillais", a soutenu auprès du site officiel de la Ligue 1 Mamadou Niang, légende olympienne (227 matchs) et chouchou du Vélodrome de 2005 à 2010. "Ils ont pu presser en avançant et mettre beaucoup d'impact physique sur les joueurs parisiens."

Or, dimanche soir, avec le Soulier d'or du Mondial qatari sur le terrain, c'est à une toute autre partie à laquelle il faudra s'attendre. "C'est un danger en plus, surtout pour la profondeur et la prise d'espaces", a reconnu Igor Tudor. "C'est vrai qu'avec lui, ce sera un match totalement différent, où il va falloir laisser moins d'espace dans le dos de la défense et presser un peu moins haut", a prévenu Mamadou Niang. Une mise en garde partagée par Éric Di Meco. "Le bloc que tu as mis à 50 mètres de ton but, il va falloir le mettre à 30-35 mètres et ce n'est plus pareil", a assuré le champion d'Europe 1993.

"Il faut donc arriver à trouver la solution", a averti au micro de RMC Sports l'ancien coach olympien Rolland Courbis (1997-1999). "Faire du marquage individuel oui, mais contre Mbappé, qui décide quand il accélère, c'est très compliqué. Moi, je serai plutôt sur la formule du 'sandwich'. C'est-à-dire un gars, un petit, en couverture de la zone où se trouve Mbappé. Parce qu'en face, il y a aussi la possibilité que l'on réfléchisse et qu'on le fasse permuter. Un Mbappé côté droit, ce n'est pas non plus une truffe." 

En l'absence de Samuel Gigot, blessé, et Chancel Mbemba, suspendu, deux forfaits qui affaiblissent l'OM défensivement, Igor Tudor va devoir trouver la parade, la tactique infaillible, pour empêcher le Parisien de s'engouffrer dans la profondeur et d'être décisif. Une mission commando qui pourrait être confiée à Éric Bailly et Valentin Rongier (ou Leonardo Balerdi). Avec cet espoir de Samir Nasri, partagé par tous les supporters marseillais, que "lorsque Mbappé touchera le ballon, il ne passera rien".