DÉFAILLANCES - Tout en maîtrise pendant 45 minutes, le PSG s'est disloqué après la pause, face à Manchester City (1-2), en demi-finale aller de la Ligue des champions. Denis Troch, ex-entraîneur adjoint du club parisien devenu préparateur mental, met en lumière l'effondrement mental des Parisiens plus que leurs déboires physiques.
Quarante-cinq minutes... et puis plus rien. "Si on compare les deux périodes, on se rend compte qu'on a mis beaucoup plus de temps à récupérer le ballon. On l'a perdu trop vite en deuxième. La possession était pour eux, on a souffert". À chaud, Mauricio Pochettino a tenté d'apporter, au micro de RMC Sport, un début d'explication à la défaite du PSG. À bout de souffle, le club de la capitale s'est effondré face à Manchester City (1-2), mercredi 28 avril au Parc des Princes, en demi-finale aller de la Ligue des champions. Alors qu'ils menaient au score à la pause, les Parisiens ont sombré collectivement au retour des vestiaires.
Cette baisse de régime, aussi brusque qu'inattendue, a changé la physionomie de la partie. Après une première période maîtrisée et porteuse d'espoirs, la bande à Neymar a disparu dès l'entame du second acte. Manchester City a confisqué le ballon et campé dans la moitié parisienne, avant de sanctionner cette indigence collective au tableau d'affichage. Deux fois en l'espace de sept minutes. Kevin De Bruyne a surpris Keylor Navas d'un centre-tir fuyant (1-1, 64e), puis Riyad Mahrez a transpercé le mur parisien sur coup franc (1-2, 71e), malgré une frappe, de son propre aveu, "manquée".
On ne plonge pas physiquement d'une mi-temps à l'autre comme ça
Denis Troch, préparateur mental et ex-entraîneur adjoint du PSG
Un sabordage dû uniquement à une faillite physique ? "Il n'y a pas que ça", assure Denis Troch, ex-entraîneur adjoint du PSG (1991-1994 puis 1998-1999), joint par LCI. "Le potentiel physique dépend du mental. Le mental est associé à la stratégie, le mental est associé au physique. Le mental est la clé de tout. Selon moi, c'est plus un problème de gestion du match que d'état physique. On ne plonge pas physiquement d'une mi-temps à l'autre comme ça. Ils ont mal géré l'ensemble de la rencontre."
Pour le champion de France 1994, reconverti dans le management et la préparation mentale, "il y a eu des signes avant-coureurs" de ce renversement de situation. "Les forces se sont rééquilibrées, du fait que le PSG n'a pas su faire la différence en première période. Quand vous êtes bien et que vous ne faites pas la différence, que vous n'avez pas d'emprise sur l'adversaire, vous êtes toujours à la merci", explique-t-il. "City n'avait qu'un but à aller chercher. Après la pause, Paris a baissé d'intensité et, en face, Manchester a augmenté la sienne pour rectifier le tir et a marqué. Les Parisiens n'ont pas eu les ressources pour réagir."
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Un constat partagé par Arsène Wenger. L'ancien coach d'Arsenal est même allé plus loin, en pointant la fragilité psychologique des hommes de Pochettino. "Ce qui était intéressant, c'est de voir qu'à 1-1, le PSG s'est effondré sur un plan mental", a expliqué le consultant pour beIN SPORTS. "C'est lié au fait que cette équipe a perdu huit matchs en Ligue 1 cette saison. Cela a des conséquences dans ce genre de situation. À 1-1, l'équipe se souvient qu'elle a perdu beaucoup de matchs, ce n'est pas comme si elle se sentait imbattable. Sa confiance a diminué considérablement. L'impact psychologique, quand Manchester City a égalisé, était trop important pour Paris." En a découlé, notamment, le carton rouge d'Idrissa Gueye pour une semelle sur Gündogan.
Wenger gives the reason why @PSG_English "mentally collapsed" against @ManCity . #beINUCL pic.twitter.com/NNZBGucDgM — beIN SPORTS (@beINSPORTS_EN) April 28, 2021
Ils n'ont pas su tirer la quintessence du physique grâce au mental
Denis Troch, préparateur mental et ex-entraîneur adjoint du PSG
Pour l'ancien adjoint d'Arthur Jorge au PSG, demi-finaliste de Coupe des Coupes en 1994, Paris n'a pas entamé ses chances de qualification, évaluée à 7%, malgré cette défaite au mental. "En l'absence des supporters, le fait de jouer à domicile revêt moins d'importance. Avant, quand vous marquiez un but, que vous faisiez l'effort, on disait que le public vous en rendait un autre. Depuis le Covid, on voit plus des victoires d'équipes que de clubs. L'influence du match 'à la maison' n'existe quasiment plus. Avec la réalité des circonstances, toutes les équipes sont capables d'aller gagner à l'extérieur", estime-t-il. "Manchester City peut très bien perdre à domicile."
À l'Etihad Stadium, mardi prochain, le club de la capitale aura les cartes en main. "Pour moi, il y a un principe de base : c'est la puissance de l'équipe qui fait avancer le club, avec par moments des coups de boutoir donnés par les individualités. Il faudra que les individualités sortent de leur tanière", affirme-t-il. "Des joueurs comme Mbappé et Neymar en sont capables. Sur ce match aller, la faillite physique, je n'y crois pas trop. Ils n'ont simplement pas su tirer la quintessence du physique grâce au mental."
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