Mercato : Vitinha, le coup de folie ambitieux (et record) de l'OM

32 millions, bonus compris. Jamais l'OM n'avait dépensé autant pour un joueur. Avec les départs de Bamba Dieng à Lorient, et de Luis Suarez, prêté à Almeria, le club phocéen avait besoin de recruter un attaquant. Désireux de s'offrir les services de Terem Moffi, révélation lorientaise (12 buts en 16 matchs cette saison), Marseille s'est heurtée à une concurrence féroce, une bataille à coups de billets verts, avec Nice. Finalement recalée par le Nigérian, qui a préféré rejoindre la Côte d'Azur, la direction olympienne a activé son réseau pour boucler l'arrivée de Vitinha, mardi 31 janvier, au dernier jour du mercato hivernal. 

Une signature, décrochée sur le gong, pour quatre ans et demi et un montant record. Pour satisfaire Igor Tudor, qui avait identifié le poste d'attaquant comme LA priorité de l'hiver, le club de la Canebière a aligné les zéros pour s'attacher les services du joueur de Braga. Il a décaissé plus que les 30 millions d'euros déboursés, en 2017, pour rapatrier Dimitri Payet de West Ham. Convaincu par la gestion sportive du président Pablo Longoria, le propriétaire Frank McCourt - que l'on disait refroidi par les flops Kevin Strootman (25 millions d'euros, 2018), Gerson (20 millions, 2021) ou Kostas Mitroglou (15 millions, 2017) - a mis l'argent sur la table pour enrôler la gâchette de Cabeceiras de Basto, diamant brut de seulement 22 ans. 

Puissant et habile balle au pied, Vitor Manuel Carvalho Oliveira, de son vrai nom, est un pur produit du centre de formation du SC Braga, d'où est notamment issu Francisco Trincão, recruté à prix d'or (31 millions d'euros) par le Barça en 2020. En une saison et demie sur les pelouses portugaises, il a gagné sa place de titulaire, s'imposant comme l'un des grands espoirs du Portugal, jusqu'à être sélectionné dans la pré-liste de Fernando Santos pour la Coupe du monde au Qatar. Cette saison, l'avant-centre, passé par le club d'Águias Alvite chez les juniors, a déjà fait trembler les filets à 13 reprises et délivré 5 passes décisives en 27 matchs, soit autant que sa première année en pro (14 buts et 4 passes décisives en 38 matchs).

Le gamin, qui jouait "tout le temps au foot, parfois avec des cailloux" quand il était petit, est décrit à La Provence comme "un lâche-rien". "Il aime toucher le ballon, prendre la profondeur. Il est déterminé, déborde d'énergie, (...) c'est un chien. Il court partout", dit-on de lui, dans les colonnes du journal régional. Habitué à évoluer dans une attaque à deux - il épaulera Alexis Sanchez à Marseille -, le Portugais n'est donc pas du genre à se ménager. De quoi séduire Igor Tudor et le Vélodrome. "Respectueux, à l'écoute, il travaille, est positif, sourit tout le temps. Vitinha, c'est la joie de vivre. À l'OM, il va continuer à faire comme il a toujours fait : il va foncer", assure une source interne du deuxième de Primeira Liga. "C'est une bonne recrue."

En préférant rejoindre Marseille plutôt que de céder à la Premier League (Southampton, Brighton...), où l'attendait un contrat plus juteux, ce joueur besogneux s'est tout de suite attiré la sympathique de ses nouveaux supporters, qui lui ont offert un bel accueil à Marignane. Eux qui ont déjà vu débarquer Alexis Sanchez l'été dernier, puis Ruslan Malinovskyi et Azzedine Ounahi au cœur de l'hiver. Avec sa dernière recrue, dégotée à prix d'or mais prometteuse, cet OM-là a de l'ambition.