PSG-Dortmund : Ousmane Dembélé, enfin droit au but ?

Et si c'était enfin le moment de briller ? Débarqué cet été au PSG, en provenance du Barça, contre un chèque de 50 millions d'euros, Ousmane Dembélé tarde à donner la pleine mesure de son talent sous ses nouvelles couleurs. Entré en jeu à Toulouse (1-1) puis titulaire contre Lens (3-1) et Lyon (1-4), le champion du monde 2018, ni buteur ni passeur décisif, a manqué d'inspiration dans le dernier geste. Cela s'est de nouveau vérifié lors de la réception de Nice, vendredi 15 septembre. Maladroit et hâtif, "Dembouz" n'a pu éviter la première défaite de la saison (2-3), en dépit de deux grosses occasions gâchées.

Aussi spectaculaire soit-il, par ses accélérations soudaines et ses dribbles chaloupés qui régalent le public parisien, l'ailier formé à Évreux perd sa lucidité lorsqu'il approche de la surface adverse. Une tendance à vendanger les occasions au lieu de les convertir, une finition brouillonne, qui lui collent aux pieds presque autant que le ballon depuis son départ de Rennes en 2016.

Cet été-là, lorsqu'il débarque à Dortmund, qu'il retrouvera en Ligue des champions, mardi 19 septembre (à 21h, en live commenté sur TF1info), le gamin de Vernon, alors âgé de 19 ans et tout juste sacré meilleur espoir de Ligue 1, est déjà en quête d'une meilleure finition. "Je veux améliorer mon efficacité devant le but, dans les derniers gestes, et ne plus perdre bêtement le ballon", clame-t-il en 2017. Un cap qu'il franchit, à toute vitesse et avec une facilité déroutante, à l'image de son football, lors de sa seule et unique saison (2016-2017) dans la Ruhr. Bichonné par son entraîneur Thomas Tuchel, adepte d'un jeu de transition qui lui sied à merveille, "Dembouz" exploite son immense potentiel. Il joue beaucoup (50 matchs), ne se blesse pas et se montre souvent décisif (10 buts et 22 passes décisives, à ce jour son meilleur bilan en club sur une saison).

On le pense alors lancé. "Je suis curieux de voir combien de temps ils vont le garder", s'interroge toutefois l'ancien défenseur du Borussia, Thomas Helmer, devenu consultant pour la chaîne Sport 1. "Parce qu'avec lui, Dortmund a de l'or." Et on sait que l'or suscite les convoitises. À l'été 2017, un an après son arrivée en Allemagne, Ousmane Dembélé craque pour le Barça, qui vient de voir Neymar s'envoler vers Paris. Prêt à tout pour forcer son départ, il va jusqu'à entamer une grève de l'entraînement. À l'issue d'un jeu de poker-menteur, le BVB lui ouvre finalement la porte, en échange de 135 millions d'euros. 

Mais, en Catalogne, tout ne se passe pas comme il l'aurait espéré. Sur cette terre de football qui a glorifié Lionel Messi, celui qui a - déjà - été recruté pour faire oublier Neymar stagne, peinant à assumer le nouveau statut qui accompagne son transfert. Bien en deçà des attentes placées en lui, il erre au Camp Nou, plombé par de nombreuses blessures. Une quinzaine au total, en l'espace de six saisons. Sur cette période, s'il soulève trois titres de champion d'Espagne (2018, 2019 et 2023), il ne dispute que 185 des 304 matchs joués (60%) par le Barça, avec un bilan de 40 buts et 43 passes décisives. Décevant pour un tel talent. 

Une finition défaillante qui n'impacte pas que sa carrière en club. En sélection aussi, il affiche un ratio famélique de 4 buts et 3 passes décisives en 39 capes, comme s'il se figeait lorsqu'il a l'opportunité de concrétiser. Et le mal semble encore plus profond avec l'équipe de France. Bien qu'ambidextre, singularité qui lui permet de tirer des deux pieds avec la même adresse, le partenaire et ami de Kylian Mbappé n'a plus fait trembler les filets depuis plus de deux ans, le 2 juin 2021, en amical contre le pays de Galles (3-0). "Problématique ? Il a effectivement cette capacité à faire des différences. La finition, ce n'est pas une question d'âge, ce serait un plus", a commenté le sélectionneur Didier Deschamps, à l'occasion de la rentrée des Bleus en septembre. "Pouvoir associer une meilleure efficacité mettrait encore plus en valeur ce qu'il fait de bien."

Ousmane Dembélé, non plus, n'est pas dupe. "Il faut passer un cap, il faut être efficace et marquer des buts. Je vais tout faire pour avoir cette efficacité", a-t-il récemment confié à Téléfoot. Et le plus tôt possible sera le mieux, tant avec la France qu'avec le PSG, qui aborde le premier virage de sa saison, avec les réceptions à venir de Dortmund en C1 et de l'OM en Ligue 1. "Je vais tout faire pour faire une grande saison", a-t-il promis. Ça passe déjà par deux grands matchs au Parc des Princes.