France - Bulgarie : l'insaisissable Emil Kostadinov, bourreau des Bleus en 1993

par Sebastien COCA
Publié le 5 octobre 2016 à 16h43, mis à jour le 6 octobre 2016 à 16h54
France - Bulgarie : l'insaisissable Emil Kostadinov, bourreau des Bleus en 1993
Source : PASCAL GUYOT / AFP

PORTRAIT - Le double buteur de la fameuse défaite de la France du 17 novembre 1993 (2-1), synonyme d'une non-qualification au Mondial 1994, a connu une après-carrière moins réussie. Entre ses échecs répétés en tant que dirigeant du CSKA Sofia et son travail parfois critiqué au sein de la Fédération bulgare, retour sur la reconversion d'Emil Kostadinov, à l'heure où les hommes de Didier Deschamps retrouvent la Bulgarie vendredi (20 h 45, sur TF1).

Une journée folle. Presque muet en dehors des journaux bulgares depuis l'arrêt de sa carrière professionnelle à Mayence en 2000, celui qui a notamment joué au FC Porto (1990-1994), au Deportivo La Corogne (1994-1995) ou au Bayern Munich (1995-1996) est pourtant présent dans beaucoup de médias ce mercredi. L'Équipe, Le Parisien ou encore RMC Sport, Emil Kostadinov (49 ans) est interrogé partout, et revient, évidemment, sur ce fameux match de 1993 au Parc des Princes, où son but à la 90e minute de jeu a traumatisé la France du foot. 

D'ailleurs, celui qui est désormais membre du comité exécutif de la Fédération Bulgare de football et directeur technique auprès des sélections jeunes en profite pour demander pardon aux supporters tricolores (dans L'Équipe), estime que son doublé a aidé les Bleus à ensuite devenir champions du monde en 1998 (Le Parisien) et explique combien ce match a changé sa vie (à RMC Sport). Héros national en Bulgarie après cette rencontre, et ensuite passé par plusieurs grands clubs européens, Kostadinov n'est pourtant pas devenu une star internationale, à l'image de son ancien coéquipier en sélection Hristo Stoitchkov. 

Des échecs répétés comme dirigeant au CSKA Sofia

Pour preuve, sa fiche Wikipédia détaille assez peu sa carrière et s'arrête sur un très factuel (et faux) "Il est aujourd'hui directeur sportif du CSKA Sofia"... Un club dans lequel, après y avoir été formé, il a d'ailleurs très moyennement réussi sa reconversion en tant que technicien. "Après l'arrêt de sa carrière, il a effectivement été quelques mois vice-président du CSKA en 2000, mais ça ne s'est pas bien passé, explique à LCI Svilen Kirilovski, journaliste sportif pour le quotidien local Sega. Il a été rapidement viré à cause des mauvais résultats de l'équipe". Ensuite, et même pour nos confrères bulgares, le parcours du bourreau des Bleus paraît un peu plus flou : une vague agence de communication dans le sport - là encore au succès limité - et deux nouveaux passages ratés au CSKA Sofia en tant que directeur sportif (de 2006 à 2008, puis de 2010 à 2011). 

Penev l'a accusé de n'être à la Fédé que pour le salaire et de ne rien faire pour le football bulgare"
Angel Petrov, journaliste bulgare

Même si les versions diffèrent parfois, Kostadinov aurait à nouveau été licencié à cause du trop gros endettement du club (synonyme de sa non-participation à Ligue des champions en 2008), puis, en 2011, pour son incapacité à avoir su conserver deux joueurs de l'équipe (Cillian Sheridan et Fabrizio Grillo). Bref, même si les contours de l'après-football du héros national de cette soirée au Parc des Princes s'écrivent encore parfois aujourd'hui en pointillés, une chose est sûre, ils riment souvent avec un bilan mitigé. Et même dans ses fonctions à la Fédé bulgare, qu'il occupe depuis 2005, la méthode Kostadinov est à encore contestée. 

"Il y a quelques mois, son conflit ouvert avec Lyuboslav Penev, un autre joueur-vedette de la fameuse équipe demi-finaliste à la Coupe du monde 1994 (et d'ailleurs passeur décisif le but de la victoire face à l'équipe de France en 1993, ndlr) a fait beaucoup de bruit en Bulgarie, nous explique Angel Petrov, journaliste pour l'agence de presse Novinite. Il a accusé Kostadinov de n'être à la Fédé que pour le salaire et de ne rien faire pour le football bulgare"... 

Pourtant, lorsqu'il évoque le mauvais l'état de son sport au pays (74e rang Fifa et 27e à l'UEFA) auprès des médias français, l'ancien attaquant se dit "attristé", sans pour autant endosser une quelconque part de responsabilité dans ce bilan. Ou comment Kostadinov est resté aussi insaisissable qu'un soir de novembre 1993 dans la défense française.

VIDÉO - France-Bulgarie : revivez le traumatisme de novembre 1993

France-Bulgarie : revivez le traumatisme de novembre 1993Source : Sujet JT LCI
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